La chambre d'accusation près le tribunal de Djelfa a décidé de maintenir en détention préventive Hafnaoui Amer-Ghoul, accusé de diffamation de la part des autorités locales. La détention préventive, censée être l'exception et non la règle, a été appliquée à l'encontre de ce défenseur des droits de l'homme, par ailleurs correspondant de presse. Tous les hommes de loi consultés, à commencer par le président de la Ligue des droits de l'homme, évoquent le code de procédures pénales pour mettre en exergue le «caractère excessif de cette mesure», laquelle, estime-t-on, «vise surtout à exercer des pressions directes et indirectes sur les journalistes afin de les amener à brosser dans le sens du poil». Preuve en est, apprend-on, que notre confrère, Lotfi G., lui aussi sous le coup de poursuites judiciaires de la part des autorités locales, a été condamné le même jour, c'est-à-dire hier, à pas moins de 2 mois de prison ferme assortie d'une amende de 20 millions de centimes. Hafnaoui, qui est également le porte-parole des archs du Sud, qui a dérangé l'ordre établi local, doit de nouveau passer devant la justice le 9 juin prochain. Il restera en prison en attendant, «comme un vulgaire criminel», s'indignent des sources jointes hier par téléphone.