L'Algérie, à l'instar d'autres pays producteurs, ne peut que se réjouir de cette flambée des prix Le baril pourrait atteindre les 130 dollars en cas d'interruption de la production irakienne, pronostique Ole Hansen, spécialiste en matières premières chez Saxo Bank, cité par The Telegraph. L'offensive lancée par les jihadistes de l'Eiil (Etat Islamique en Irak et au Levant) contre le pouvoir central irakien a fait monter le cours du brut à son plus haut niveau depuis le mois de septembre 2013. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 113.12 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 10 cents par rapport à la clôture de jeudi dernier. Vers 8h GMT, le Brent est monté jusqu'à 114,69 dollars, son plus haut niveau depuis le 9 septembre 2013. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de Light Sweet Crude (WTI) pour la même échéance gagnait 43 cents à 106,96 dollars. Il a grimpé jusqu'à 107.68 dollars. Son niveau le plus élevé depuis le 19 septembre 2013. Acteur majeur du marché mondial de l'or noir et de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep), l'Irak exporte environ 2,5 millions de barils par jour (Mb/j). Soit près de 3% de la demande mondiale. Ses réserves estimées en 2004 à 115 milliards de baril le placeraient en troisième position derrière l'Arabie Saoudite et l'Iran. «Dès qu'il se passe quelque chose dans cette éponge à pétrole, il est logique que les prix, la composante la plus réactive du marché, augmentent», fait constater Francis Perrin, directeur de la revue Pétroles et gaz arabes. La prise de certaines villes par les insurgés de l'Eiil peut-elle perturber la production pétrolière? Les infrastructures d'exportation sont «très sûres», a déclaré le 11 juin, le ministre irakien du pétrole, Abdul Karim Luaibi, à l'issue de la 165e réunion de l'Opep qui s'est tenue à Vienne en Autriche. Les champs pétroliers les plus importants et les terminaux d'exportation se trouvent au sud du pays, près du golfe arabo-persique alors que l'offensive des rebelles sunnites est concentrée dans le centre. Qu'en pense Francis Perrin? «Mossoul qui a été prise par l'Eiil n'est plus si loin du grand champ pétrolier de Kirkouk, qui déborde du Kurdistan», fait-il remarquer. «En réalité, cet oléoduc stratégique a déjà été la cible d'attentats et de sabotages depuis des semaines et était quasiment à l'arrêt», ajoute le directeur de la revue Pétroles et gaz arabes. Le baril pourrait atteindre les 130 dollars en cas d'interruption de la production irakienne, pronostique Ole Hansen, spécialiste en matières premières chez Saxo Bank, cité par The Telegraph. «Si inquiétants que puissent être les récents événements en Irak, ils pourraient ne pas faire peser davantage de risque sur la production pétrolière irakienne dans l'immédiat, pour autant que le conflit ne s'étende pas», a estimé, dans son rapport mensuel de juin, l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui défend les intérêts des pays occidentaux. Les avis des spécialistes sont plus alarmistes. «Les derniers développements en Irak, avec la progression des jihadistes vers Baghdad, où se trouve le gouvernement central, les possibles frappes américaines et l'appel à prendre les armes d'un dignitaire chiite font que la situation ressemble de plus en plus à une guerre», constate John Kilduff, de Again Capital. «Il s'agit de la plus grave menace (géopolitique) à laquelle le marché de l'énergie doit faire face depuis longtemps», note Phil Flynn, de Price Futures Group.