Le virus corona n'est pas déclaré comme une épidémie. Il faut attendre les recommandations de l'OMS et du secteur de la santé pour se prononcer sur le sort des délégations de hadjis algériens. Réunissant les directeurs des affaires religieuses et des wakfs des wilayas, Mohamed Aïssa, ministre des Affaires religieuses qui incarne la modernité et la nouvelle génération post-indépendance, revient sur des sujets d'actualité à commencer par des réponses claires et nettes au sujet du virus corona qui menace les hadjis algériens en Arabie Saoudite. «Le virus corona n'est pas déclaré comme une épidémie. Il faut attendre la décision du ministère de la Santé et de l'OMS avant de se prononcer sur le départ ou pas des délégations algériennes à La Mecque», a déclaré hier, le ministre, lors d'une conférence de presse à Dar EL Imam a Alger. Mohamed Aïssa a, par ailleurs, conseillé les familles de ne pas laisser partir les personnes âgées et les femmes enceintes afin d'éviter les risques, tout en précisant que l'administration n'interdit pas aux hadjis de se rendre en Arabie Saoudite sauf dans des cas extrêmes. Répondant au sujet de la situation qui règne à Ghardaïa, le ministre souligne: «Il n'y a pas de problèmes entre ibadites et malékites. Mais, Ghardaïa souffre de la manipulation de la religion à des fins politiques et commerciales qui sont associées avec le milieu de la drogue et des fléaux étrangers au peuple algérien», dit-il, avant de révéler que le 18 juin, les ibadites et malékites seront réunis à Ghardaïa et feront la prière dans une même mosquée afin de prouver l'unité et la communion du peuple. Insistant sur la nécessité du développement de la culture du dialogue entre les différentes composantes du peuple, Mohamed Aïssa a fait appel à l'élite intellectuelle nationale pour s'exprimer et agir contre la manipulation de la religion à des fins politiques qui sème la discorde et la haine, entre autres. «Toutes les personnes averties sont appelées à jouer leurs rôles pour la stabilité des régions du pays et doivent développer une culture d'échange et de communion, afin de faire face aux menaces extérieures qui proviennent des chaînes du Moyen-Orient qui veulent déstabiliser le pays», avertit Mohamed Aïssa. Pour ce faire, le projet de la Grande mosquée d'Alger devra être connecté à l'ensemble des mosquées des 48 wilayas qui vont constituer, à l'avenir, des pôles d'excellence qui vont élucider toutes les questions d'ordre religieux, et loin de toutes considérations partisanes et idéologiques qui ont conduit le pays à la décennie noire, au point de pousser à la destruction de la cellule familiale et du tissu social et culturel du peuple. La formation des imams, la prise en charge des mosquées par une gestion transparente et rigoureuse, constituent la base principale pour faire face aux menaces du salafisme et wahabisme et tous ceux qui prônent la violence contre le peuple. L'Algérie doit commencer à se réconcilier avec son histoire, son peuple et son identité dans toutes ses dimensions afin de cultiver la confiance mutuelle entre les Algériens, tout en combattant intelligemment de manière continue, contre toute forme de récupération religieuse à des fins politiques et partisanes qui déstabilisent le pays. «Il n'y a pas d'Islam officiel et Islam du peuple. Il y a un seul Islam qui a été laissé par le prophète Mohammed (Qsssl) depuis 14 siècles et nos ancêtres qui ont fait la part des choses d'où la force et la grandeur du peuple dans tout son passé historique et comptemporain», dira Mohamed Aïssa qui n'a pas manqué de relever que la question de la religion ne doit, en aucun cas, constituer un blocage ou un frein pour le développement du peuple algérien.