Une stèle a été réalisée sur les lieux du massacre à Hallassa, commune d'Ouled Rached, daïra de Bechloul dans la wilaya de Bouira. Le monument est dédié aux martyrs de l'insurrection contre le pouvoir autoritaire dressé par Ben Bella au lendemain de l'indépendance. Il est clairement mentionné dans la déclaration faite en cette occasion que plus de cinquante ans après l'insurrection des militants du FFS, révolte occultée par l'histoire officielle, l'Etat est aujourd'hui interpellé et doit reconnaître les premières victimes de la démocratie. Sur les 488 martyrs de cette période, les 13 victimes tombées à Hallassa, le 17 juillet 1964, ne connaîtront pas de repos tant qu'un statut spécifique ne leur sera pas reconnu. La liste de ces victimes porte les noms suivants: Azouaoui Mohamed de Tizi Ouzou, Arab Mohamed de Fdala, Bordj Bou Arréridj, Hamali Mouloud d'Ahl El Ksar, Bouira, Kefil Ali d'Ouled Rached, Bouira, Kherroubi Boukherrouba d'Ahl El Ksar, Bouira, Rahiche Ali d'Ahl El Ksar, Bouira, Rahiche Raâche d'Ahl El Ksar, Bouira, Rezaoui Amar Ben Tahar d'Ouled Rached, Rezig Mohamed Ben Ali d'Ahl El Ksar, Talbi Ali Ben Hamou d'Ouled Rached, Younès Athmane de Tamelaht, Chaïb Yahi de Bechloul, Bouira, grièvement blessé, il succombera quelques jours plus tard à Bouira, Guettal Ali d'Ouled Rached tombé à Tizi Ouzou, Boumedhel Boualem d'Ouled Rached tombé à Tizi Ouzou. Parmi ces victimes figure Hamali Mouloud. De l'avis de toutes les personnes qui l'ont connu, Mouloud Hamali fait partie de cette race d'hommes qui marquent leur passage par des faits qui restent éternels. Combattant de la première heure contre l'armée française, il est resté un homme de liberté et de principes. Il n'admettait pas le pouvoir par la force. Son amour pour la liberté, la légalité sont les deux arguments qui l'amèneront à mener la révolte contre la dictature ben belliste. Aujourd'hui, son fils, Amirouche qui est son nom d'artiste, a repris le flambeau et jure qu'il ne cessera jamais le combat pour réhabiliter la mémoire de son père et de tous ceux qui sont morts pour la liberté. Abdelhafidh Yaha, une autre figure emblématique de cette résistance disait dans un de ses écrits: «Nombre d'anciens maquisards de l'ALN ayant rejoint la rébellion du FFS contre le putsch de Ben Bella qui a confisqué l'indépendance de l'Algérie ont subi bien des affronts et beaucoup se sont éteints dans l'humiliation que leur ont fait subir les régimes successifs du pouvoir algérien. Mais l'Histoire nous a donné raison. Quand nous nous sommes révoltés en 1963, les dirigeants se sont gargarisés de démocratie, mais ils n'étaient pas démocrates pour un sou. Ils ont été contraints d'adopter hypocritement les idéaux de notrecombat car ils parlent aujourd'hui de démocratie. Sinon leur option, leur détermination, c'est la dictature.» Le combat de Amirouche est celui aussi du parti fondé par Aït Ahmed. Son secrétaire national déclarait dernièrement: «La jeunesse du FFS appelle à la reconnaissance du statut de martyr pour les militants du parti, assassinés en 1963», ajoutant que les députés FFS continueront à exiger la modification de la loi sur le chahid et le moudjahid afin d'intégrer les anciens du maquis insurrectionnel de 1963: «Il n'y aura pas de véritable réconciliation nationale sans la réhabilitation des anciens de 1963.» Cette vision politique n'est pas celle d'un des fondateurs et meneurs de la révolution de 1963, Abdelhafidh Yaha, qui a écrit dans son livre: «Le pouvoir veut acheter non seulement la mémoire des martyrs du FFS de 1963 qui s'est battu contre la dictature et pour la démocratie, mais aussi ses militants à des fins électoralistes. Nous disons que nous ne sommes pas à vendre et nous ne cautionnons pas ce pouvoir inique et dictatorial. La mémoire des martyrs du FFS est en nous, c'est nous qui la préservons dans notre combat d'aujourd'hui contre le népotisme et la dictature.»