L'APC de Tizi Ouzou est-elle, et pour longtemps, dans l'oeil du cyclone ? Tout le dit. La situation de blocage que vit l'APC ne semble guère vouloir se dénouer, bien au contraire. Le problème jusque-là cantonné aux élus et au P/APC, vient de déborder. En effet, hier matin, alors que devait se tenir une assemblée générale, convoquée par le P/APC, l'AG a dû être écourtée, non pas en raison de l'absence de quorum ou pour contestation des élus. Un groupe de jeunes, environ une dizaine, se proclamant représentants des quartiers de Tizi Ouzou envahissent la salle des délibérations et empêchent la tenue de la réunion en criant des slogans : «Pas de maire, pas d'assemblée !» Face à la tournure des événements, le P/APC décide du report de la réunion, sans toutefois préciser de date. Les jeunes gens répliquent : «Dorénavant, aucune assemblée ne se tiendra !» Et de menacer de procéder à la fermeture du siège de l'APC. Les élus proches du P/APC et le maire rejoignent son bureau pour une réunion d'urgence. Les jeunes en colère suivent les élus et le P/APC pour justement empêcher toute réunion. Excédés par les dénégations des employés, les manifestants scandaient des slogans peu amènes au P/APC. Ils lançaient des obscénités et se sont attaqués à la porte vitrée donnant accès au bureau du maire. Approchés et interrogés sur le sens de cette protesta, les manifestants répondent : «On en a marre de ce blocage de la situation ! Nous demandons à ce que le maire et le élus partent !» Un groupe d'élus de divers horizons politiques: RND, FLN et FFS, opposants du P/APC veulent aussi son départ. Rappelons qu'un bras de fer oppose ce groupe au maire. Une première assemblée générale tenue le 15 janvier dernier a voté le retrait de confiance au P/APC au motif de travail personnel et mauvaise gestion des affaires de la cité. La délibération a été rejetée par l'administration pour «absence du P/APC lors du vote de défiance, alors que le maire était en congé de maladie». L'APC de Tizi Ouzou semble aller droit vers la dissolution. Lors de la dernière session de l'APW, le wali avait brandi cette menace.