Une étude laisse apparaître que les Algériens sont les premiers téléspectateurs, hors de France. L'Algérien est un accro de l'écran. depuis que l'exploitation, via les satellites, des programmes des chaînes de télévision étrangères, françaises notamment, fut permise par l'Etat, la ruée sur «l'assiette ronde» qu'est l'antenne parabolique et sur les démodulateurs, analogiques puis numériques, ne cesse, au fil des années, de prendre de l'ampleur Selon une étude faite par un bureau spécialisé français, Sigma Conseil, quatorze millions d'Algériens regardent, chaque jour, les programmes des télévisions françaises, soit un taux de pénétration de 46% des 21 millions de maghrébins concernés par ce phénomène. Selon l'étude qui porte sur les douze derniers mois, la population maghrébine, les Algériens en tête, regarde surtout les chaînes généralistes, y compris TV5 (taux de pénétration : 26%), mais aussi les chaînes thématiques (2,5 millions de téléspectateurs, soit un taux de pénétration de 4%). Le taux de pénétration des chaînes françaises est particulièrement élevé en Algérie (46%). Vient ensuite la Tunisie, où la télévision française est concurrencée par les chaînes orientales et où les antennes paraboliques sont plutôt pointées vers Arabsat (chaînes arabes) ou Nilesat. Dans ce pays, le taux de pénétration est de 17%. Au Maroc, où le satellite Hotbird constitue le moyen principal de réception, le taux de pénétration est de 10%. Le classement des principales chaînes françaises varie selon les pays. En Algérie comme en Tunisie, la chaîne privée TF1 est en tête devant M6, suivie de la chaîne publique France 2, en troisième position. Au Maroc, c'est TV5 qui est en tête, suivi de TF1, tandis que M6 est en troisième position. Les Maghrébins passent en moyenne, moins de temps que les Européens devant la télévision. Mais, souligne M.Hassen Zargouni, «sur l'ensemble du temps passé devant la télévision, 28% est accordé aux chaînes françaises». Ce chiffre varie dans des proportions importantes selon les pays. Alors que les Algériens passent la moitié de leur temps d'audience devant les chaînes françaises, les Tunisiens n'y consacrent que 12% de leur temps et les Marocains 10%. Ainsi, les chiffres donnés par le bureau d'études français, confirment bel et bien une réalité que nul ne peut réfuter : la résistance de l'auditoire francophone à qui certains observateurs et autres commentateurs «francophobes» prédisaient une chute vertigineuse. Cela dit, l'intérêt manifesté par le téléspectateur algérien aux télévisions françaises, s'il met en valeur l'intérêt de ce dernier pour la qualité des produits qui lui sont présentés par ces canaux, renseigne cependant sur le désert audiovisuel que connaît, à ce jour, l'Algérie, en raison notamment de l'obstination des pouvoirs publics à verrouiller coûte que coûte l'expression télévisuelle...à l'aune de la globalisation.