Une véritable diaspora d'islamistes algériens est établie en Occident depuis une décennie. Un Algérien âgé de 32 ans, Sofiane Fahas, membre présumé d'El hidjra wal takfir, n'obtiendra pas d'autorisation de séjour, a indiqué, hier, un responsable allemand. Le ministère de l'Intérieur, qui s'est saisi de l'affaire depuis quelques jours, «part du principe» que celle-ci ne lui sera pas accordée au vu des justificatifs avancés. Cet Algérien a reçu un visa pour rapprochement familial de l'ambassade d'Allemagne en novembre 2003, après que les autorités de cette région d'Allemagne eurent donné leur accord, a encore confirmé le ministère allemand des Affaires étrangères. Le ministère a indiqué que l'ambassade a, depuis, invalidé le visa. Mais comme l'homme se trouve déjà en Allemagne, l'affaire doit désormais être portée devant un tribunal. Le ministère de l'Intérieur du Schleswig-Holstein a indiqué, pour sa part, que seuls des soupçons pesaient sur l'Algérien et qu'il était en liberté. Le vice-président de la Fédération des policiers criminels allemands, Wilfried Albishausen, a qualifié de «scandale» la délivrance du visa. L'UE avait mis à jour en avril sa «liste noire», constituée pour la première fois fin 2001, dans la foulée des attentats islamistes du 11 septembre à New York et Washington. Le cas de cet Algérien ressemble à des centaines d'autres islamistes résidant en Europe. En fait, depuis une douzaine d'années, une véritable diaspora d'islamistes algériens s'est établie à travers tous les pays occidentaux dans le cadre d'un «exil politique», «refuge» ou autres motifs qui ont été jugés «très recevables» entre 1992 et 1996 et qui, notamment, depuis les événements du 11 septembre 2001, semblent être tombés en disgrâce. Désireux d'être conséquents avec leurs propres lois et les principes démocratiques et humanitaires qu'ils défendent, les pays de l'UE essayent tant bien que mal de ne pas rapatrier les éléments jugés subversifs bien qu'ils les entourent d'une surveillance particulière. La «liste noire du terrorisme», établie par l'Union européenne et sans cesse mise à jour, comprend une quarantaine de personnes, dont des membres de la secte théologico-politique «Tafkir wal hidjra», dont est accusé justement l'Algérien en question, d'en faire partie et plusieurs organisations telles que l'ETA, la Brigade des martyrs d'Al Aqsa, la Gamâte islamyya, le GIA et le Gspc algérien, des groupes armés palestiniens, etc. Très controversée, cette liste a sa propre vision du terrorisme et réagit selon les principes de l'union et ses intérêts communs.