Un site internet islamiste a attribué au réseau terroriste Al Qaîda un communiqué menaçant l'Italie d'un « bain de sang, similaire à celui du 11 septembre 2001 » aux Etats-Unis, si Rome ne se débarrasse pas du Premier ministre, Silvio Berlusconi. «Ou bien vous vous débarrassez de Berlusconi, l'incompétent, ou bien nous brûlerons effectivement l'Italie», avertit le texte signé des Brigades d'Abou Hafs Al-Masri, et publié sur un site que seule Al Jazeera a répercuté, même si son authenticité n'a pas été confirmée par aucun service de renseignement habilité à le faire. Toujours est-il que la menace paraît des plus sérieuses, puisque les éléments que gère directement ou indirectement le réseau de Ben Laden se trouvent disséminés partout dans le monde, sans qu'il soit toujours possible de les identifier, et encore moins de les surveiller comme il se doit. La déclaration, au reste, abonde largement dans ce sens. «Nous sommes en Italie. Personne parmi vous n'est à l'abri. Tant que vous refusez l'offre proposée par notre cheikh (Oussama Ben Laden, Ndlr), nous allons traduire sa menace dans les faits. Un bain de sang similaire à celui du 11 septembre vous attend. Nous écrirons avec notre sang et celui de milliers d'Italiens, une nouvelle page de votre Histoire», précise en effet le communiqué. Le texte fait référence à l'offre de paix proposée par le chef d'Al Qaîda, Oussama Ben Laden, dans un document sonore qui lui était attribué, diffusé le 15 avril par les chaînes arabes Al Jazeera et Arabiya et authentifié par la CIA. Dans cet enregistrement, Oussama Ben Laden proposait «la paix» aux pays européens qui s'engagent à «ne pas agresser les musulmans». Ben Laden précisait que pour tout pays acceptant son offre, «la paix entrera en vigueur dès le départ du dernier soldat de nos pays» et indiquait que «l'offre de paix est ouverte pour une période de trois mois à partir de la date de diffusion de ce message». Les leaders européens avaient alors promptement rejeté l'offre, expliquant que l'idée d'une négociation avec Ben Laden était absurde. «Ce message n'est pas une simple menace (...). Nous sommes capables d'atteindre des objectifs de choix avec des armes non conventionnelles qui provoqueront une énorme catastrophe (...). Notre prochain message sera ce que vous verrez sur votre territoire et non sur Internet», poursuit le groupe. Dans le communiqué diffusé vendredi tard dans la soirée, Al Qaîda déplore que «nos frères partout dans le monde soient en train de souffrir sous le fouet du monde occidental et des régimes dictatoriaux qu'il soutient». Pour rappel, Abou Hafs Al-Masri, chef des opérations militaires d'Al Qaîda, a été tué durant les opérations de l'armée américaine en Afghanistan en 2001. Le groupe qui porte son nom avait revendiqué, dans des communiqués envoyés notamment au journal arabe Al-Qods Al-Arabi, basé à Londres, les attentats perpétrés le 11 mars à Madrid et ceux commis en novembre 2003 contre deux synagogues à Istanbul, ainsi qu'en août dernier, contre le QG de l'ONU à Bagdad.