Le Conseil de sécurité de l'ONU devait tenir des consultations hier soir sur la situation au Yémen, pays empêtré dans une grave crise politique impliquant le gouvernement et la rébellion des houthis, et en proie à des violences quasi-quotidiennes liées à Al Qaîda dans le nord du pays. Les consultations du Conseil de sécurité interviennent notamment après l'attentat, perpétré jeudi à Sanaa et revendiqué par le réseau terroriste Al Qaîda, contre des partisans de la rébellion d'Ansarullah, appelés houthis, qui a fait au moins 47 morts. Jeudi également, une attaque suicide également attribuée au réseau terroriste a tué vingt soldats dans la province de Hadramout (sud-est). Samedi, deux soldats ont été tués dans une attaque à la bombe attribuée à Al Qaîda. Les rebelles d'Ansarullah (chiites ou Zaidites), qui contestent depuis une décennie le pouvoir sunnite, à partir des montagnes du nord du pays, se sont emparés le 21 septembre de la capitale Sanaa, après des combats avec des partisans du parti Al-Islah, épaulés par l'armée, qui ont fait plus de 270 morts, selon les autorités yéménites. Dimanche, le rebelles ont pris le contrôle effectif de la chaîne satellitaire officielle du Yémen, selon des médias locaux. Ce regain de violence est intervenu quelques heures après que le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi eut accepté la démission d'un Premier ministre qu'il venait tout juste, mais rejeté par les houthis. M. Mansour Hadi a cédé à la pression du chef des rebelles chiites Abdel Malek al-Houthi. Celui-ci avait menacé mercredi soir d'organiser une manifestation monstre jeudi à Sanaa pour contraindre le chef de l'Etat à «corriger la faute» qui a consisté, selon lui, à nommer Ahmed Awad ben Mubarak Premier ministre. Cette nouvelle concession du président fragilise son pouvoir face aux rebelles auxquels il a fait une autre concession en rectifiant une hausse des prix du carburant.