Le visiteur ne pourra malheureusement tomber qu'accidentellement sur des livres en langue amazighe Le livre amazigh reste le parent pauvre du Salon international du livre d'expression amazighe, a-t-on constaté. En dépit des efforts fournis, notamment par les éditeurs et de la part du Haut Commissariat à l'amazighité, il n'en demeure pas moins que le livre écrit en langue amazighe est peu visible au Sila, dominé par les oeuvres en langue française et arabe. L'absence d'un espace entièrement réservé et dédié au livre amazigh est également un élément qui fait que le visiteur ne pourra malheureusement tomber qu'accidentellement sur des livres écrits dans cette langue millénaire. Pourtant, même les éditeurs publics ont mis sur les étals des livres en tamazight ces dernières années à l'instar de l'Entreprise nationale des arts graphiques (Enag) et de l'Agence nationale d'édition et de publicité (Anep). Au stand de l'Enag, le lecteur peut ainsi découvrir quelques ouvrages en tamazight, comme c'est le cas du dictionnaire scolaire de Larab Mohand Ouramdane mais aussi d'autres publications réalisées dans la langue chère à Mouloud Mammeri. L'Enag, pour rappel, est le premier éditeur étatique à avoir publié des livres en tamazight, il y a de cela plus de vingt ans. Il s'agit des ouvrages du célèbre auteur dans le domaine, à savoir Abdennour Abdesselam. Par la suite, l'Enag a tissé des relations de travail avec le Haut Commissariat à l'amazighité et d'autres ouvrages ont pu être édités. L'Anep, propose quelques titres en tamazight, dont des recueils de nouvelles et de poésie. Des livres qui peuvent être achetés au niveau du spacieux stand occupé par l'Anep lors de cette nouvelle édition du Sila. Le lecteur en quête d'ouvrages en tamazight aura aussi la possibilité de se procurer plusieurs livres en tamazight et ce, gratuitement. Il suffit de se rendre au stand du Haut Commissariat à l'amazighité. Ce dernier expose des dizaines de romans, recueils de nouvelles et de poésie à l'occasion du Salon international du livre d'Alger. Cette institution, pour rappel, participe chaque année à ce grand événement culturel et littéraire en fournissant d'énormes efforts afin de se présenter toujours avec des nouveautés. D'ailleurs, cette année, nous avons constaté une grande amélioration en ce qui concerne la qualité technique des ouvrages exposés. Si, par le passé, le design des couvertures ainsi que l'impression des livres édités par le HCA, étaient de piètre qualité, cette fois-ci, les titres présentés ont connu une nette amélioration. Pour rappel, les livres produits par le HCA sont interdits à la vente. Imprimés à 1000 exemplaires, ces livres sont distribués gratuitement aux lecteurs lors de différentes occasions comme le Sila et le Salon national du livre et du multimédia amazigh de Bouira. Dans les stands de quelques éditeurs privés, le lecteur prendra connaissance avec d'autres livres écrits en tamazight. C'est le cas par exemple des Editions El Amel, Tafat, Tira, La pensée, L'Odyssée, Rich Essalam, Baghdadi. C'est le cas aussi de quelques stands étrangers, notamment marocains, où le visiteur peut dénicher des dizaines d'ouvrages transcrits dans une langue qui est demeurée, pendant des siècles, loin de toute reconnaissance institutionnelle ou constitutionnelle. Ce n'est que depuis une vingtaine d'années que tamazight a commencé à recouvrer la place qui devait être la sienne. Mais le chemin semble encore très long en constatant le manque de visibilité du livre amazigh au Sila.