Comme prévu, ils étaient des centaines de citoyens. Ils sont venus des quatre coins de la commune d'Azazga avant de se retrouver, dès la matinée, au centre-ville. Ils ont ainsi pris part à la marche à laquelle avait appelé, la semaine dernière, la coordination de cinq comités de villages. Le rendez-vous a été donné devant le siège de la Banque algérienne de développement rural (Badr). C'est vers cet endroit où ont convergé les manifestants avant de commencer à parcourir les rues et ruelles de la ville d'Azazga en cette deuxième journée du week-end. Les slogans mis en avant lors de cette action de protestation, qui intervient dans un contexte très particulier au niveau local, sont principalement inhérents à l'exigence du départ des élus locaux au niveau de l'Assemblée populaire communale et la dissolution de cette dernière. L'action en question a vu l'adhésion d'une partie des habitants du centre-ville d'Azazga mais aussi de ceux de quatre autres villages à savoir: Hendou, Fliki, Ath Vouadha et Cheurfa N Bahloul. Le point de chute de cette marche a été le siège de l'APC d'Azazga, bloqué depuis le 21 septembre dernier suite au lancement de ce mouvement de protestation. Cette marche intervient au moment où une commission d'enquête, constituée de dix cadres exerçant dans différents services au niveau de la wilaya, a rendu publics les résultats de ses investigations sur le terrain afin de vérifier la véracité des accusations formulées par la coordination des cinq comités de village. Après avoir entendu toutes les parties concernées par le bras de fer, dont les élus à l'APC, les délégués des comités de village ainsi que les travailleurs de l'APC, la commission a conclu que les griefs retenus contre le maire et ses collaborateurs étaient «démesurés» voire «infondés» et ne nécessitaient en effet aucune décision de sanction à l'égard des responsables incriminés. Le wali de Tizi Ouzou, M. Abdelkader Bouazghi, a pris acte la semaine dernière des résultats de l'enquête. Il a en outre appelé à la sagesse afin de permettre à l'ordre de revenir à la mairie d'Azazga. Une réaction qui a provoqué l'ire des contestataires. Ceux-ci ont de nouveau investi la rue afin de se faire entendre. La marche, qui a eu lieu hier, a été précédée par un meeting qui s'est déroulé au centre-ville de Azazga au lendemain de la réaction du wali qui semble avoir validé les conclusions de la commission d'enquête. Le premier magistrat de la wilaya de Tizi Ouzou, pour rappel, avait reçu les représentants des villages gagnés par la grogne dès le début du conflit afin de tenter de trouver une issue au problème avant que les comités de village ne passent à l'action en paralysant carrément l'une des mairies les plus importantes de la région.