Le Président de la République s'est rendu, hier en fin d'après-midi, au quartier de Bab El-Oued où il s'est enquis de visu des opérations de sauvetage, qui se poursuivent depuis le premier jour des inondations qui ont frappé la capitale. Bouteflika était accompagné de MM. Ali Benflis, Chef du gouvernement, Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur, Ali Tounsi, patron de la Dgsn, Abdelmalek Nourani, wali d'Alger, ainsi que de plusieurs responsables des autorités militaires qui supervisent les opérations de secours. Sous une pluie battante, Bouteflika s'est longuement attardé sur le déroulement des opérations en cours au niveau du marché Triolet, véritable charnier à ciel ouvert, et qui n'a pas encore livré tous ses corps ensevelis sous au moins dix mille tonnes de boue. Les responsables de la Protection civile et des autres corps de sécurité ont exposé à Bouteflika, de façon sommaire, les conditions dans lesquelles se déroulent les opérations de recherche, de secours et de déblaiement. L'hôpital Maillot a été, lui aussi, l'autre point de chute du Président qui s'est enquis de l'état de santé des blessés et de la prise en charge dont ils ont bénéficié. Sur place, il a demandé au responsable de l'hôpital de les entourer d'un maximum de sollicitude et de suivi médical. Face aux nombreuses familles des victimes regroupées dans le hall de la polyclinique d'El Kettani, le Président a longuement parlé de la nécessité, pour tous, de rester solidaires face à un cataclysme naturel que l'Algérie ne pouvait éviter. Répondant à l'attitude de quelques émeutiers, qui ont scandé des mots de mécontentement, ou carrément hostiles au pouvoir, Bouteflika a dit: «Les inondations n'ont été ni l'oeuvre d'un parti politique ni encore moins la volonté pernicieuse de quelque force occulte, mais bien une catastrophe naturelle à laquelle il faut faire face», ajoutant que «l'Etat prendra en charge et de façon probante, tous les cas qui nécessitent une aide urgente». En d'autres termes, «l'Etat a des moyens limitées qu'il mettra à la disposition des familles sinistrées», mais qu'il ne lui était «pas possible de répondre à toutes les demandes dans l'immédiat». C'est dire que le civisme et la patience, la solidarité et l'entraide, seront les maîtres-mots de cette terrible tragédie nationale.