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Les cas algérien et israélien (1e partie)
LE NUCLEAIRE EN QUESTION
Publié dans L'Expression le 27 - 07 - 2004

Régulièrement et avec une régularité de métronome, l'Algérie est acculée à la défensive à cause d'un prétendu programme nucléaire qui lui permettrait, à terme, de disposer d'armes de destruction massive, entendons par là de la bombe atomique.
Par ailleurs, un petit pays: Israël, insignifiant à l'échelle du nombre, non seulement dispose d'un arsenal impressionnant en armes de destruction massive capable de détruire la planète plusieurs fois, mais de plus, arrive à tétaniser la conscience du monde en tournant le dos aux résolutions des institutions internationales du fait du veto des Etats-Unis dont le complexe militaro-industriel s'est enrichi d'une tendance religieuse à connotation prophétique, voire apocalyptique, qui voit dans l'Etat d'Israël un instrument du dessein divin sur la terre. Par son impunité, ce pays plonge le monde arabe dans le désarroi de l'impuissance et dans la fatalité.
L'histoire du nucléaire assimilé souvent à la bombe atomique ne laisse personne indifférent. Ce mot est synonyme de puissance et d'invulnérabilité et de terreur pour les victimes. Il nous faut savoir que dès le début du siècle dernier, le mécanisme de la fission a été mis en évidence par plusieurs savants (Marie Sklodovska Curie, Albert Einstein). Les quantités de chaleur libérées lors de la fission sont phénoménales et environ 10.000 fois plus importantes que celles d'une réaction de combustion classique.
Tout alla très vite dans les pays développés. A la fin des années trente, beaucoup de physiciens allemands juifs, comme Albert Einstein, émigrent aux Etats-Unis. On doit à Enrico Fermi, physicien italien de talent qui lui aussi avait fui le fascisme italien, d'avoir montré que l'on pouvait maîtriser la fission nucléaire en ralentissant la réaction en chaîne. Cela eut lieu le 2 octobre 1942 sous les tribunes du stade de Chicago, transformé en centre d'expérimentation. Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, l'homme pouvait maîtriser l'apocalypse.
Dix ans plus tard, les premiers réacteurs nucléaires commençaient à produire de l'électricité et ce n'est qu'après 1973 (première crise de l'énergie), que, graduellement, l'énergie nucléaire permit la production d'électricité: 450 réacteurs sont en fonctionnement dans le monde, dont 120 aux Etats-Unis, 55 en France qui fournissent 75% de son électricité, 0 dans le monde arabe.
L'autre utilisation de l'énergie nucléaire consiste à libérer toute l'énergie en une fraction de seconde: c'est la bombe atomique. Einstein et Edward Teller (le père de la bombe) ont fortement incité le président des Etats-Unis, Franklin Delanoe Roosevelt, à utiliser les bombes atomiques dans le conflit. Effectivement, Harry Truman, le successeur de Roosevelt, donne l'ordre de lancer deux bombes sur Nagasaki et Hiroshima (6 et 9 juin 1945), malgré l'opposition de Robert Oppenheimer, l'un des concepteurs de la bombe qui a été expérimentée deux ans plus tôt à Los Alamos dans le désert du Nouveau-Mexique.
Qu'en est-il du nucléaire algérien?
On l'aura compris, l'uranium a deux usages, le pacifique qui permet par le contrôle de la réaction en chaîne d'avoir de l'électricité, il suffit pour cela d'un uranium enrichi à 3%. L'uranium militaire est beaucoup plus concentré, bien qu'apparaissent depuis quelques années des matériaux à base d'éléments radioactifs, notamment dans les obus conventionnels.
S'agissant de l'Algérie régulièrement diabolisée par les médias occidentaux pour possession ou velléité de mettre au point la bombe atomique. D'une façon récurrente, les journaux occidentaux s'interrogent sur le nucléaire et la discrétion de la construction du réacteur dans la région d'Aïn Oussera, à 260 km au sud d'Alger, a mis la communauté internationale sur le qui-vive, la capacité de ce réacteur de 15 mw, est, d'après les experts, «trop importante pour faire de la recherche et pas assez pour faire de l'électricité». «Par ses caractéristiques il permettrait à l'Algérie de produire l'uranium à usage militaire et, étant facilement modifiable, sa puissance pourrait être poussée à 40 mw». Voilà pour les accusations.
Notre histoire avec le nucléaire est ancienne. Souvenons-nous, dans les années soixante-dix, bien que nous étions scientifiquement des «sanafirs», des nains, l'ambition de l'époque était que l'adhésion au TNP devrait être globale. On l'aura compris, la signature par l'Algérie du TNP était entre autres liée à la dénucléarisation de la Méditerranée, Israël faisant partie de cet ensemble. Dès le début des années 90, un rapport des services d'information britanniques indique que l'Algérie pourrait produire du plutonium enrichi en quantité suffisante pour construire sa première bombe atomique en 1998. L'Algérie a accepté la présence d'inspecteurs de l'AIEA. Sous la pression intolérable des pays occidentaux, sous l'emprise d'un terrorisme qui n'a pas laissé de répit à l'Algérie, l'Algérien découvre qu'un jour de décembre 1995, l'Algérie signe le traité de non-prolifération. Nous sommes rentrés dans le rang, il est à espérer que les décideurs savaient ce qu'ils faisaient et ont par exemple, à l'exemple d'autres pays, demandé des compensations à l'AIEA qui s'inscrivent dans la durée, comme par exemple, la formation de physiciens et chimistes, en profitant notamment des «Ecoles et séminaires» et axes de recherche organisés par l'Agence en échange de la signature, des visites intempestives et de quelques postes au siège de l'AIEA, et de la fabrication contrôlée de quelques isotopes. Nous valons mieux que cela.
Malgré cela, la Kabbale ne s'est pas pour autant tue, ce monstre du Loch Ness est régulièrement remis au goût du jour. Ainsi, pour les journaux marocains, le programme nucléaire algérien suscite l'inquiétude de Washington où on s‘intéresse aujourd'hui de très près aux conclusions d'un rapport, établi en août 1998, par les services secrets espagnols sur «le potentiel nucléaire» algérien. Des extraits de ce rapport avaient été publiés par le quotidien madrilène El Pais. Certains services secrets occidentaux sont convaincus que l'Algérie a l'intention de se doter d'armes nucléaires, qui pourraient être opérationnelles au plus tard en 2005.(1).
Récemment, encore, en mars 2004, un nouveau sujet de désaccord entre les Français et les Américains. Paris ne partage pas les inquiétudes de Washington sur le nucléaire algérien, qu'il juge exagérées. Pour les Français, les capacités nucléaires algériennes sont purement fantaisistes. Selon Paris, Alger n'est pas actuellement en mesure de produire la bombe atomique. Les deux réacteurs nucléaires algériens, Al-Nour et Salam, ne seraient pas assez puissants pour produire des armes prohibées, comme le suggèrent les rapports auxquels de proches conseillers de George Bush semblent accorder beaucoup de crédit.
Depuis quelques semaines est-il écrit dans le journal Liberté, Washington multiplie les pressions sur le gouvernement algérien pour le contraindre à accepter des visites inopinées des inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Malgré les dénégations de l'Algérie, l'argument ne semble pas avoir convaincu les faucons de l'administration Bush. Pourtant «tout le monde sait que l'Algérie est actuellement incapable de se doter de l'arme atomique», affirme une source proche du gouvernement français, qui a requis l'anonymat.(2).
En fait, indépendamment du désir du pays de se doter d'une force de frappe, le manque de visibilité en ce qui concerne la politique énergétique ne fait pas de place à l'énergie nucléaire dans notre stratégie à moyen et long terme. Il faut savoir, en effet, qu'à l'horizon 2025-2030, l'Algérie sera importatrice nette d'énergie, l'option nucléaire sera alors une contrainte difficile à gérer. Pourquoi ne pas faire preuve d'imagination et prévoir un modèle énergétique qui nous trace des scénarii les plus vraisemblables.
Nous devons envisager dès maintenant la maîtrise du nucléaire civil pour la production d'énergie. Il faut savoir en effet, qu'une centrale nucléaire de 1000 mwe
(1/6 du parc énergétique algérien actuel), consomme en une année 150 tonnes d'uranium enrichi, soit l'équivalent de 1,5 million de tonnes de pétrole. L'apprentissage du nucléaire électricité s'avère incontournable d'autant que nous avons des réserves en uranium qui peuvent être exploitables comme combustible nucléaire (prolongement du gisement d'Arlit au Niger, exploité par la Cogema française).
Deux poids, deux mesures
C'est un fait, les énergies renouvelables ne pourront pas subvenir à tous les besoins. Il y a nécessité d'une politique de la rigueur: la loi sur les énergies renouvelables qui est passée pratiquement inaperçue aucune médiatisation, est à bien des égards un tournant qu'il nous faut prendre. Les réserves de pétrole (1,2 milliard de tonnes) et de gaz naturel (3500 milliards de m3) ne sont pas inépuisables. A cette cadence d'exportation et de consommation, ce sont près de 200 millions de tonnes qui sont à soustraire chaque année. Dans les meilleurs des cas, nous connaîtrons des problèmes dans un quart de siècle. Il faut un véritable plan Marshall, en définitive de véritables états généraux pour l'énergie si l'on veut ne pas hypothéquer l'avenir de la prochaine génération qui va naître.
La visite en Israël de Mohammed El-Baradei le 7 juillet 2004, le patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), vise à encourager Tel-Aviv à participer à la création d'une zone sans armes nucléaires. Selon The Independent, le quotidien britannique note cependant qu'«El-Baradei avait annoncé ne pas avoir l'intention de blâmer Israël, si Tel-Aviv s'abstenait de confirmer ou de nier posséder l'arme nucléaire». Ariel Sharon s'en est d'ailleurs tenu mardi à cette politique d'ambiguïté.(3).
M.El Baradei lui-même a reconnu ne «pas (se faire) d'illusions» sur le fait que sa visite changerait les choses. Cependant, l'AIEA enquête d'une façon autrement plus sérieuse sur le programme nucléaire iranien depuis février 2003. A Washington, les chefs de la diplomatie israélienne et américaine, Sylvain Shalom et Colin Powell, ont accusé l'Iran, soupçonné de vouloir se doter de la bombe sous couvert d'un programme nucléaire civil et engagé depuis plusieurs mois dans un bras de fer avec l'AIEA. «Si nous devons faire quelque chose avec El Baradei, c'est de lui demander de poursuivre son action pour pousser les Iraniens à mettre un terme à leurs efforts pour développer l'arme nucléaire», a dit M.Shalom.
Dans une édition d'octobre 2003, l'hebdomadaire allemand Der Spiegel révèle qu'Israël n'exclut pas une frappe «préventive» des sites nucléaires iraniens. Selon Der Spiegel, «une unité spéciale du Mossad (services secrets israéliens) a reçu la mission de travailler à des plans d'attaque contre une demi-douzaine de cibles». Israël s'est donné, en fait, pour mission prioritaire de surveiller les travaux des pays arabes dans le domaine de la recherche nucléaire.
Toutefois, ce qui semble admis, et surtout obligatoire, pour l'ensemble des pays du monde, exception faite sans doute pour les cinq puissances nucléaires officiellement déclarées, -qui négocient entre elles leur auto-inspection-, ne le semble pas pour Israël qui échappe ainsi, jusqu'à maintenant, au droit de regard de l'Agence internationale de l'énergie atomique. Alors que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, avec une protestation du bout des lèvres de leurs alliés européens, envahissent et occupent un pays souverain, l'Irak, comme au bon vieux temps de l'impérialisme, massacrant, en faisant quelque 10.000 civils, sous le prétexte fallacieux de possession par ce pays d'armes de destruction massive qui n'existent pas, et que la Syrie et l'Iran sont menacés du même sort pour la même raison.(4).
«La politique d'ambiguïté sur le nucléaire qui est la nôtre a fait ses preuves et elle se poursuivra», a déclaré M.Sharon ajoutant qu'«Israël est obligé de détenir entre ses propres mains toutes les composantes de la force nécessaire à sa défense». En fait, dès 1969, Israël a conclu une «entente» avec les Etats-Unis aux termes de laquelle les dirigeants israéliens s'abstiennent de toute déclaration publique sur le potentiel nucléaire de leur pays et ne procèdent à aucun test nucléaire.
(1).Abdellatif El Azizhttp://www.maroc-hebdo.press.ma/
(2). Journal Liberté édition du 6 mars 2004.
(3). M.O. Bherer El-Baradei pour un Proche-Orient sans armes nucléaires Courrier international - 7-7-2004.
(4). L'autre tabou est l'arsenal
nucléaire israélien : http://forum.la-croix.com/view.php?site=infos&bn=infos.


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