Les groupes, hier unis sous un même étendard, se tirent dans les pattes. Le FLN longtemps battu en brèche, soit par des partis politiques sortis de la clandestinité soit nés après les événements d'octobre 1988 et après un retrait de la scène politique locale, s'est essayé à réapparaître sous les sunlights d'abord à la faveur du mouvement de redressement puis, avec l'approche de la tenue de son 8e congrès revu et corrigé, sur la scène politique régionale. L'étape de la préélection présidentielle, certes assez cruciale, avec des moments très délicats où la confrontation était dans l'air entre les partisans de Benflis et l'aile soutenant la candidature du président Bouteflika était sans doute moins difficile que celle qui semble se jouer actuellement dans les coulisses du redressement. Les groupes, hier unis sous un même étendard, se tirent dans les pattes. Les uns et les autres se disant chacun «plus légitime» que son adversaire et oeuvrant pour «le bien du mouvement et, partant, celui du parti». Il en est ainsi du groupe proche de Mustapha Khodja, celui représenté par le coordinateur de wilaya et composé d'éléments peu sûrs et moins engagés. C'est dans cet esprit que se prépare le congrès. Un congrès au demeurant s'annonçant pour le moins difficile. Avec le groupe de la coordination nationale quasiment éclaté et en proie à une rude contestation. Le groupe de Tizi Ouzou, dirigé par M.Naït Sidi Ahmed Saïd qui se présente comme le groupe qui a été installé en décembre 2003 par M.Abdelaziz Belkhadem, se targue d'avoir installé partout des kasmas et avoir ainsi cloué au pilori et l'aile qui fut celle de Benflis et l'autre celle du groupe de redressement. Cependant, la réalité semble d'une autre nature. La Kabylie, depuis les durs événements du Printemps noir, semble avoir pris congé de la politique. La population, un moment derrière l'organisation des archs, semble s'être retirée de tous les «jeux» politiciens. Dire qu'aujourd'hui, le FLN est présent en Kabylie est une grossière erreur mais prétendre qu'il n'existe plus est de même une affabulation. Un peu plus que les autres formations politiques, le FLN peut compter ses militants sur les doigts d'une seule main. Certes, quelques anciens du parti unique, quelques anciens moudjahidine et quelques veuves de guerre sont toujours dans ses rangs, mais la grande masse des citoyens considère que «l'activité partisane est d'une autre époque». Ceux des citoyens encore attirés par la politique se sont dispersés entre les autres partis. Le FLN, trop longtemps aux affaires du temps du parti unique, n'est guère recherché, de plus, la zizanie entre les deux groupes semble ne pas aider ce parti. En Kabylie, le jour nouveau attendu par ce parti semble vouloir tarder à se lever.