Les raids aériens contre les rebelles houthis se sont étendus à plusieurs régions du Yémen hier, au second jour de l'opération militaire menée par l'Arabie saoudite qui cherche à stopper l'avance des rebelles houthis. Pour la deuxième nuit consécutive, des avions de combat d'une coalition de plusieurs pays du Golfe ont bombardé des positions militaires tenues par les rebelles houthis, qui voulaient prendre le pouvoir au Yémen. Plusieurs pays occidentaux, en tête desquels les Etats-Unis, ont serré les rangs derrière l'Arabie saoudite et réaffirmé leur soutien au président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, arrivé jeudi à Riyadh en route pour le sommet arabe qui s'ouvre aujourd'hui en Egypte. L'intervention militaire a fait suite à des appels à l'aide du camp Hadi incapable de stopper l'offensive des Houthis qui ont réussi depuis septembre 2014 à prendre plusieurs régions du pays, dont la capitale Sanaa, et avançaient ces derniers jours vers Aden, la capitale du Sud où avait pris refuge le chef de l'Etat. Hier avant l'aube, de nouvelles frappes de la coalition monarchique ont visé des positions des Houthis dans la région d'Arhab au nord de Sanaa, faisant 12 morts parmi les civils, selon des responsables du ministère de la Santé contrôlé par les Houthis. Depuis le début jeudi de l'opération «Tempête décisive», 39 civils au total ont péri dans les frappes, selon ces responsables. Il n'était pas possible de confirmer ce bilan de source indépendante. De nombreux véhicules montés de canons de la DCA circulaient à Sanaa, mettant en danger la sécurité de la population, et des sources de sécurité ont fait état de huit civils blessés par l'explosion sur un marché d'un projectile de la DCA. La veille au soir, de fortes explosions ont secoué la capitale, où la défense anti-aérienne à tiré après des frappes contre une base à l'entrée ouest de la capitale, ont indiqué des témoins. Les raids ont aussi visé une base militaire près de Taëz (sud) et la base aérienne d'Al-Anad. Les premiers raids de l'opération «Tempête décisive» ont été qualifiés de «succès» par un porte-parole de la coalition à Riyadh. Ces frappes se prolongeront jusqu'à ce que les «objectifs» soient atteints, a-t-il ajouté en écartant une offensive terrestre dans l'immédiat. Dans une première réaction aux raids, le chef des rebelles, Abdel Malek al-Houthi, a condamné une «invasion» et averti que les «Yéménites ne vont pas rester sans réagir». L'Iran a mis en garde contre une propagation du conflit, le président Hassan Rohani dénonçant une «agression» militaire. «L'implication» iranienne au Yémen est ouvertement dénoncée par le royaume saoudien, alors que Téhéran n'a jamais confirmé aider les Houthis par ailleurs appuyés par des soldats restés fidèles au prédécesseur de M.Hadi, Ali Abdallah Saleh. «Les Iraniens sont ceux qui s'ingèrent dans les affaires des pays arabes, que ce soit au Liban, en Syrie, en Irak, et au Yémen, ce que nous ne pouvons pas tolérer», a déclaré l'ambassadeur saoudien à Washington, Adel al-Jubeir, sur Fox News. En pleines négociations sur le nucléaire avec Téhéran, les Etats-Unis ont exprimé leur appui à l'intervention saoudienne et annoncé «un soutien logistique et de renseignement» avec notamment des avions ravitailleurs et des avions radars Awacs. La Maison Blanche s'est déclarée elle aussi inquiète des «activités iraniennes» au Yémen, parlant d'informations sur «le transfert iranien d'armes» dans ce pays. L'Arabie saoudite, qui a une longue frontière avec le Yémen, a mobilisé 150.000 militaires et 100 avions de combat, tandis que les Emirats arabes unis ont engagé 30 avions de combat, Koweït 15 appareils et le Qatar 10, a indiqué Al-Arabiya, chaîne de télévision à capitaux saoudiens. Bahreïn participe avec 12 avions. L'opération mobilise également l'Egypte - avec son aviation et sa marine -, la Jordanie, le Soudan et le Maroc, selon Riyadh.