Les avions de la coalition d'armées arabes mènent sans discontinuer depuis la nuit de mercredi à jeudi une série de raids aériens contre les positions des chiites houthis, dans le cadre d'une opération militaire baptisée "Tempête décisive", déclenchée à la demande du président Abd Rabbo Mansour Hadi, qui a fui Sanaâ devant la progression des rebelles. Au moins 39 civils ont été tués au Yémen depuis le début des raids aériens dirigés par l'Arabie saoudite contre des rebelles chiites, ont indiqué, hier, des responsables du ministère de la Santé à Sanaâ, selon des responsables du ministère de la Santé yéménite. Douze des victimes ont été tuées dans un raid qui a visé dans la nuit de jeudi à vendredi une base militaire au nord de Sanaâ, et qui a touché un quartier résidentiel proche, ont ajouté les responsables de ce ministère contrôlé par la rébellion chiite des Houthis. Un responsable militaire a fait état de "dizaines" de victimes dans un camp militaire où se trouve un "important dépôt d'armes", dans la banlieue sud de Sanaâ, que des avions de combat de la coalition conduite par l'Arabie saoudite avaient également bombardé dans la nuit. Les premiers raids de l'opération "Tempête décisive" ont été qualifiés de "succès" et se prolongeront jusqu'à ce que les "objectifs" soient atteints, a déclaré, à Riyad, un porte-parole de la coalition, affirmant qu'il n'y avait pas de projet d'offensive terrestre dans l'immédiat. Mais ces raids aériens saoudiens au Yémen pour repousser des rebelles chiites liés à l'Iran pourraient avoir des résultats limités sans une intervention terrestre qui reste peu probable en raison des risques d'escalade avec Téhéran et d'enlisement, selon des experts. Un porte-parole saoudien de la coalition réunissant une dizaine de pays arabes, dirigée par Riyad, a déclaré qu'il n'y avait pas de projet d'intervention terrestre dans l'immédiat. Pour sa part, le chef des rebelles, Abdel Malek al-Houthi, condamnant une "invasion", a averti que les "Yéménites ne vont pas rester sans réagir". L'Iran a également mis en garde contre une propagation du conflit, son président Hassan Rohani condamnant une "agression" militaire. En pleines négociations sur le nucléaire avec Téhéran, les Etats-Unis ont apporté leur soutien à l'intervention, sans toutefois y participer directement. Le "soutien logistique et de renseignement" autorisé par le président Obama devrait reposer notamment sur des avions ravitailleurs américains, alimentant en carburant les avions des Saoudiens et de leurs alliés pour leurs bombardements de la milice chiite, et des avions radars Awacs, selon des responsables américains. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a affirmé que la négociation était "la seule solution" pour résoudre la crise, alors que l'Union européenne s'est inquiétée des "risques de graves conséquences régionales". La plupart des pays arabes ont serré les rangs derrière l'Arabie saoudite et réaffirmé leur soutien au président yéménite reconnu par la communauté internationale, Abd Rabbo Mansour Hadi. L'Arabie saoudite a mobilisé 150 000 militaires et 100 avions de combat, tandis que les Emirats arabes unis ont engagé 30 avions de combat, le Koweït 15 appareils et le Qatar 10, a indiqué Al-Arabiya, chaîne de télévision à capitaux saoudiens. Bahreïn a annoncé participer avec 12 avions. L'opération mobilise également l'Egypte — avec son aviation et sa marine —, la Jordanie, le Soudan, le Pakistan et le Maroc, selon Riyad. A. R./Agences