Des centaines de logements accusent de longs ajournements dans la réalisation. La situation du logement en Algérie n'est guère rassurante. Dans son rapport d'activité, le Fonds de garantie et de caution mutuelle de la promotion immobilière -présenté, hier, en assemblée générale tenue à l'hôtel El Aurassi- a fait cas de plusieurs projets en souffrance. «Sur les 10 projets observés en arrêt de travaux durant l'année 2003, 5 donnent lieu à des prémices de sinistres dans la mesure où l'arrêt des travaux prolongé (plus de 12 mois) n'a pas permis aux promoteurs concernés de trouver des solutions aux problèmes rencontrés (essentiellement d'ordre financier)», note-t-on dans le rapport. Tout comme on y signale que «plus de 90 projets connaissent des difficultés sur le plan financier et la lenteur dans l'aboutissement». Un état de fait qui s'est répercuté négativement sur les acquéreurs. Avec tant de projets quasiment à l'arrêt, ce sont des centaines de logements qui accuseront de longs ajournements dans la réalisation. Cela dans le meilleur des cas. Au pire, ces constructions ne verront jamais le jour faute d'enveloppes budgétaires conséquentes afin de permettre leur redémarrage. D'après Mme Moustfaï, préposée à la communication du Fonds, c'est le Centre du pays qui en constitue le point noir (particulièrement Alger). Selon elle, des promoteurs profitent de l'ignorance des citoyens qui postulent à l'acquisition d'un logement. Tout promoteur doit payer une souscription de garantie pour qu'en cas de litige ou d'un quelconque incident, l'acquéreur ne perdrait pas ce qui lui revient de droit. Cela est une disposition légale à laquelle est soumis tout promoteur immobilier privé. D'ailleurs, cette rencontre vise en partie à sensibiliser les citoyens en quête d'un logement de ne pas tomber dans le piège des promoteurs frauduleux. «L'acquéreur doit impérativement exiger du promoteur une attestation prouvant que celui-ci a payé la souscription de garantie annexée au document du vente sur plan», avise Mme Moustfaï. L'Etat étant incapable «de taper à toutes les portes», seule la première victime de l'arnaque peut participer efficacement à la résorption de ce phénomène. En l'absence de cette «culture», beaucoup de demandeurs de logements se sont fait piéger par des arnaqueurs dont le principe du «gain à tout prix» est leur motivation de base. Ainsi, à défaut de l'attestation de garantie qui permettrait à l'acquéreur de se faire rembourser en cas de non-aboutissement du contrat, les conséquences désastreuses du désistement des promoteurs sont souvent supportées par les citoyens mal lotis en matière de pièces convaincantes et authentifiées. Mme Moustfaï insiste -afin d'éviter tout amalgame- sur le fait que l'adhésion d'un promoteur au Fonds ne signifie point nécessairement qu'il se serait acquitté des frais de souscription de garantie. Ces anomalies ainsi répertoriées, Mme Moustfaï se félicite néanmoins du nombre d'adhérents au Fonds qui augmente continuellement. Cette augmentation, en revanche, n'est qu'une simple formalité puisque l'adhésion n'engage en rien le promoteur à souscrire une garantie.