La visite du président Chirac en Algérie, au lendemain de la réélection de M.Abdelaziz Bouteflika, est on ne peut plus symbolique. C'est réellement l'année de la France en Algérie, si l'on se réfère aux visites effectuées depuis la fin de l'année par de hauts responsables français. Ainsi entre la «refondation» des relations entre les deux pays, avec, notamment, l'élection du président Abdelaziz Bouteflika en 1999 et la conclusion au courant de l'année prochaine du traité d'amitié algéro-français, beaucoup de choses auront été faites. C'est la première fois que les relations entre Alger et Paris ont atteint une telle vitesse de croisière et de surcroît avec des actions concrètes. Les visites croisées entre les deux capitales, dont neuf visites au niveau des deux chefs d'Etat, dénotent l'intérêt mutuel et le regain de confiance entre la France et l'Algérie. La visite du président Chirac en Algérie, au lendemain de la réélection de M.Abdelaziz Bouteflika, est on ne peut plus symbolique. Elle est venue trancher définitivement la qualité des relations qui ont de tout temps évolué en dents de scie, et qui n'arrivent pas à se départir d'un passé tumultueux. La visite des grosses pointures du gouvernement français en Algérie, à savoir Sarkozy, Barnier, Alliot Marie et De Villepin, exprime cette volonté de sceller un partenariat «d'exception» entre les deux pays, conformément aux orientations des présidents Chirac et Bouteflika. Cette coopération s'est soldée par la conclusion d'une série d'accords dans différents domaines, y compris celui de la coopération militaire et sécuritaire, à l'occasion de la visite en Algérie, le 16 juillet dernier par la ministre française de la Défense, Mme Michèle Alliot Marie. Au volet économique, outre la participation de la France au projet de réalisation du projet de l'autoroute Est-Ouest et la construction du million de logements prévus dans le programme électoral de M.Abdelaziz Bouteflika, les autorités françaises ont étendu le champ de la coopération à divers domaines comme la santé, les travaux publics, la petite et moyenne entreprise, l'énergie et la recherche scientifique. Par ailleurs, annoncée lors de la visite, le 13 juillet dernier, par le chef de la diplomatie française, M.Michel Barnier, de l'Ecole supérieure algérienne des affaires va être inaugurée aujourd'hui en présence de M. Xavier Darcos, ministre français délégué à la Coopération, au Dévelop-pement et à la Francophonie. Ce dernier coprésidera avec M.Harraoubia, la première réunion du Haut Conseil franco-algérien universitaire et de recherche. Il sera, par ailleurs, question de la place de la langue française dans l'école algérienne. La visite de M.Darcos intervient après celle de M.De Villepin, consacrée à des dossiers d'une extrême importance, notamment, la circulation des personnes et l'échange de renseignements en matière sécuritaire. La lutte antiterroriste, l'immigration clandestine, le trafic de stupéfiants et de voitures volées et le blanchiment de l'argent sale ont été à l'ordre du jour de la visite du ministre français de l'Intérieur. Il convient de noter que pas moins de six ministres algériens se rendront au cours des prochaines semaines en France pour débattre avec leurs homologues de l'Hexagone des opportunités de partenariat.