Désormais l'axe Alger-Lagos-Pretoria, constitue la locomotive du continent. Le président de la République s'est rendu jeudi en Afrique du Sud où il prendra part à la réunion consacrée au «Dialogue des parties prenantes au Nepad», qui s'est ouverte hier et se poursuivra aujourd'hui à Pretoria. C'est la deuxième visite de Abdelaziz Bouteflika en l'espace de deux semaines, puisqu'il avait déjà présidé, il y a quelques jours avec son homologue Thabo M'beki, les travaux de la grande commission mixte algéro-sud-africaine. Les grands dossiers régionaux et internationaux, ont, par ailleurs, réuni les deux chefs d'Etat, notamment après la décision de l'Afrique du Sud de reconnaître la République arabe sahraouie démocratique (Rasd). Ce qui est resté en travers de la gorge des autorités marocaines qui reprochent aux deux pays (l'Algérie et l'Afrique du Sud, Ndlr) de «comploter» contre le royaume chérifien. D'après les «analystes» de Sa Majesté, Alger aurait fait pression sur Pretoria pour soutenir la cause sahraouie. Il est aussi question dans les déclarations des officiels marocains, pour «masquer» leur échec, de contrats d'armements entre l'Algérie et l'Afrique du Sud. Ce qui indispose le plus les responsables marocains, c'est le retour de l'Algérie sur la scène africaine et internationale. L'adoption par l'ONU de la résolution algérienne ayant trait au maintien du plan Baker comme base de travail dans le règlement du conflit du Sahara occidental, vient se greffer aux séries de déceptions du royaume. Conscient que désormais l'axe Alger-Lagos-Pretoria, constitue la locomotive du continent, Rabat n'a d'autre alternative que de faire dans la propagande et l'intrigue pour sauver les meubles. Pour revenir à la rencontre consacrée au Nepad, il est utile de signaler que, outre les chefs d'Etat concepteurs et promoteurs de cette initiative, la rencontre de Pretoria regroupe les partenaires économiques et sociaux de l'Afrique, les représentants des organisations de la société civile africaine, auxquels se joindront d'éminentes personnalités internationales représentant les pays partenaires au développement de l'Afrique et plusieurs institutions et organismes de développement du système des Nations unies. Une réunion permettra de faire le bilan du Nepad depuis son lancement en octobre 1990. Le rapprochement entre Alger et Pretoria n'est pas nouveau, puisque les deux capitales, interlocuteurs incontournables du continent avec le Nigeria et le Sénégal, principaux initiateurs du Nepad, permettra une meilleure coordination en matière de développement économique. Les «grands d'Afrique» se pencheront donc sur un certain nombre de priorités de développement et d'intégration du continent. Le développement humain fera l'objet de l'intervention du chef de l'Etat qui traitera des capacités africaines dans ce domaine. Il sera aussi question lors de ce forum auquel prendront part des représentants des pays riches, d'examiner les moyens à même d'assurer une contribution plus efficace de ces pays à l'effort de développement dans le continent africain.