Les photos du corps du petit syrien Aylan (3 ans) sur une plage de Turquie ont ému le monde, singulièrement en Europe. Or, cet Occident, qui fait couler des larmes de crocodile sur la disparition tragique de cet enfant, est oublieux des origines de cette tragédie. Une tragédie que sa participation aux évènements qui déchirent la Syrie a fortement envenimée. Les milliers de réfugiés syriens qui déferlent sur l'Europe sont l'effet direct des ingérences étrangères au pays de Cham. L'enfant Aylan n'est que la face visible du drame vécu par les Syriens depuis 2011. En fait, la mort cruelle de cet enfant a mis à nu l'ignominie de certains pays et médias. En France, des médias sont allés jusqu'à polémiquer sur la diffusion des images dramatiques du petit enfant entre ceux qui l'ont publié et ceux qui s'en sont abstenus. Depuis quatre ans, les médias français, en particulier, avaient couvert les faits en Syrie de manière caricaturale, peu en rapport avec la réalité du terrain, érigeant même la rébellion en «héros» libérateurs. Le même parti pris se retrouvait en Occident et dans les monarchies du Golfe. Dès le début, la rébellion a été encouragée, l'Occident n'a pas fait un seul geste pour amener les belligérants à s'asseoir autour d'une table. D'une manière générale, la guerre qui déchire la Syrie a été soutenue quand elle n'a pas été suscitée. Il est donc malvenu de la part d'un pays comme la France - qui n'a pas été pour peu dans la mise en place de l'engrenage qui écrase la Syrie - de hurler plus haut que tous et donner des leçons aux autres. Plus que tous, la France a été pleinement engagée dans la tragédie syrienne. Recevant en mars dernier, le chef de la coalition syrienne, Khaled Khoja, le président français, François Hollande, assurait: non seulement Bachar el-Assad est le «principal responsable du malheur de son peuple», mais en plus «il n'est pas un interlocuteur crédible pour lutter contre Daesh». Ainsi, le chef de l'Etat français, se fait le tuteur du peuple syrien, et dit qui est habilité à défendre ce peuple, déniant même à son homologue syrien toute exemplarité. Son chef de la diplomatie, Laurent Fabius, ira encore plus loin qui, en août 2012, déclarait que Assad «ne mériterait pas d'être sur la Terre». Un véritable appel au meurtre. Or, en France, Laurent Fabius, est connu comme étant «l'homme du sang contaminé et agrégé ès hémophilie». Quand on a du sang sur les mains on se tait! Comment ce pays est-il tombé si bas? Quels médias (français) se sont insurgés contre ces déclarations outrées d'un ministre de France? Quels médias ont demandé à ce diplomate de raison garder? Les dirigeants et médias français se sont-ils seulement interrogés s'ils ne faisaient pas fausse route en prenant fait et cause, non seulement pour la rébellion, mais aussi, corrélativement, pour des jihadistes qui combattent côte à côte avec elle? Les milliers de réfugiés syriens qui affluent en Europe, ne sont pas le fait du régime syrien mais bien parce qu'ils sont chassés par les exactions des jihadistes. Que disent ces réfugiés qui ont pu rejoindre les rivages européens? Tous, quasiment unanimes, affirment à ceux qui veulent bien les entendre - mais les a-t-on entendus? - qu'ils fuient non pas le régime d'Al Assad, mais «les exactions des groupes Al Nosra et Daesh» contredisant les affirmations d'une presse «engagée» qui a perdu le sens de la mesure et du parler vrai, devenant une presse de propagande comme au triste temps du nazisme et de l'ère soviétique. Il y a ces petites vérités qui mettent à bas des échafaudages mensongers dont l'objectif de ses planificateurs reste de reconfigurer le Moyen-Orient selon les besoins de l'Occident et d'Israël. L'invasion de l'Irak par les Etats-Unis en 2003, la destruction de la Libye par une coalition menée par la France - avant la France de Hollande en Syrie, celle de Sarkozy avait déjà sévi en Libye -concouraient à la réduction et au morcellement des Etats-nations du Monde arabe. En 2012, fraîchement élu président, François Hollande était prêt à attaquer la Syrie avant de reculer, après le renoncement du président états-unien Barack Obama. Faut-il encore évoquer cette étrangeté appelée «opposition modérée» dont se gargarisent dirigeants et médias français? Avez-vous jamais entendu qualifier des hommes armés pour tuer des «modérés»? Qui a créé un forum dit «Les Amis de la Syrie» qui accueillait lesdits «opposants» syriens blanchis sous le soleil de Saint-Tropez et de Miami? Bien sûr, la France et les pays derrière les évènements de Syrie - dont la Turquie et les monarchies du Golfe - ont réinventé la syntaxe pour justifier l'injustifiable. Beaucoup de questions sur les commanditaires et les raisons de la guerre en Syrie, qui demeurent sans réponse. Une certitude toutefois: la France a joué un rôle de premier plan dans le dossier syrien. Le résultat est là: Le petit Aylan est mort sans savoir pourquoi!