La re-domiciliation du festival du raï dans la ville d'Oran aura lieu sans la touche de l'Association pour la promotion et l'insertion de la chanson oranaise. La politique économique du pays basée sur l'austérité oblige la révision des stratégies entérinées par l'ensemble des ministères. Plusieurs départements ont pris en compte une telle dimension à la faveur de la chute des prix (se poursuivant) des cours du pétrole. La restriction des activités inutiles est plus en vue dans le département de Mihoubi, le ministère de la Culture. L'idée qui a germé sera encore mûrie au niveau du ministère de la Culture qui tend à se mettre au diapason de la nouvelle donne imposée par la chute des prix du cours du pétrole. La finalité recherchée est la rationalisation des dépenses. Le projet n'est pour le moment qu'une simple idée mais qui peut toutefois se concrétiser étant donné que certaines voix du département de Azzedine Mihoubi voient mal l'organisation de près de 200 festivals dont la majorité se ressemble dans les desseins. Il s'agit là des festivals locaux qui portent sur le développement des chants et musiques locales. La réduction du nombre de ces rencontres culturelles constitue la voie la plus en vue. Cette réduction repose sur plusieurs paramètres à prendre en compte comme le regroupement des festivités locales dans une seule rencontre à baptiser au nom du Festival des musiques et chant du terroir». Dans cette optique, le département de Mihoubi réussira inéluctablement le coup en réunissant les arts et cultures nationales autour d'une seule rencontre grandiose. «Oui, pourquoi pas?» dira notre source proche du département de la culture. Le festival du raï reviendra-t-il donc dans sa ville natale, Oran? «Affirmatif, jusqu'à preuve du contraire», ajoutera notre source expliquant que «le retour de la rencontre annuelle du raï vers la ville l'ayant enfanté sera à l'ordre du jour de ces liftings qui seront opérés par le ministère de la Culture». Ce retour aux sources et à l'originalité sera conditionné par plusieurs préalables. La re-domiciliation du festival du raï dans la ville d'Oran aura lieu, tel qu'expliqué par nos sources, sans la touche de l'Association pour la promotion et l'insertion de la chanson oranaise. «Cette association est administrativement dissoute», a-t-on expliqué. «Dans l'éventuel cas de son retour dans la ville l'ayant enfanté, le festival du raï sera guidé par un commissariat regroupant des artistes et des connaisseurs du chant et musique raï», a-t-on expliqué. Mais, rien ne semble presser le département de Mihoubi quant à passer à des actions draconiennes tant que la problématique qui est posée n'est pas encore débattue en profondeur. Aussi, le festival du raï, devant fort probablement rentrer au bercail dès l'année prochaine, aura une entrée exceptionnelle. Outre l'aspect artistique et culturel dont il jouit, la rencontre sera tout aussi une occasion pour faire cohabiter le chant raï avec la chanson raï. Ceci veut-il dire que le festival annuel de la chanson et de la musique oranaises disparaîtra? «Il est encore prématuré quant à s'exprimer sur une telle vision des choses tant que les projets du ministre ne sont pas encore rendus publics», affirme-t-on. Le ministre de la Culture ainsi que ses lieutenants constitués de ses conseillers semblent vouloir prendre le taureau par ses cornes en s'inscrivant dans une démarche aussi bien rationnelle que porteuse sur le plan culturel et financier en organisant des rencontres culturelles et artistiques aux frais moins coûteux. L'apport citoyen est, dans cette démarche, plus que souhaitable. Outre les finances devant être assurées par le Trésor public, les entreprises doivent s'inscrire dans la démarche consistant à soutenir financièrement les rencontres artistiques se tenant en Algérie. Une telle implication, tant recherchée, a été dévoilée par Azzedine Mihoubi en se rendant dimanche dernier dans la capitale des Hammadites, Béjaïa, dans le cadre des Rencontres cinématographiques de Béjaïa. Le ministre à appelé les entreprises à se mettre de la partie en parrainant les activités culturelles. En plus des rencontres de circonstance comme les festivités d'été, le ministère de la Culture organise annuellement près de 200 festivals institutionnalisés et gérés par des commissariats. Ces rencontres artistiques nécessitent toutes la mobilisation d'importants moyens financiers, humains et matériels. Ce nombre de festivals organisés un peu partout dans les quatre coins du pays ne cesse d'augmenter d'année en année. En tout, le département de Mihoubi organise 26 festivals d'envergure internationale, 29 rencontres de portée nationale, 111 festivals de dimension locale et 10 autres festivals thématiques ou encore spécialisés.