Bélaïd ABANE «Ces gens-là sans principes, sont comme des girouettes qui se placent du côté du plus fort.» Le neveu de Abane Ramdane, n'a pas mâché ses mots pour répondre aux élucubrations et la justification de la liquidation de l'architecte de la Révolution par l'ancien ministre de l'Intérieur et membre du Malg, ministre de l'Armement et des Liaisons générales, Daho Ould Kablia. Intervenant hier à partir du Sila, sur la chaîne de télévision Berbère TV, Belaïd Abane a souligné que «l'assassinat de Abane Ramdane est plutôt un acte salvateur au profit du clan de Ould Kablia et de Boussouf». «Ces gens-là sans principes, sont comme des girouettes qui se placent du côté du plus fort.» «Ces Malgaches ont été pollués par ce qu'il a appelé la boussoufisation des esprits ou la force brutale», estime-t-il. «Ould Kablia c'est quelqu'un qui a le cerveau pollué par la mentalité de la violence boussoufienne et l'esprit de l'élimination physique pour régler les problèmes politiques», dit-il. «La liquidation de Abane a servi les intérêts du noyau dur du Malg à sa tête Boussouf dans la mesure où leur acte abject leur a ouvert les portes du pouvoir», a-t-il souligné. «Si Abane était encore vivant ils ne pourraient jamais accéder au pouvoir», a-t-il ajouté. «La pauvreté ou l'indigence intellectuelle de ces gens-là, les a empêchés de s'accaparer et d'assumer le pouvoir après l'indépendance.» Le choix du timing par Ould Kablia pour se perdre en digressions n'est pas fortuit. D'après le professeur Belaïd Abane, «Ould Kablia a commis un plaidoyer pro domo, en faveur de son groupe.» A l'instar de son compère Amar Benaouda, Ould Kablia tente de justifier l'idéologie actuelle du pouvoir en place, par la liquidation physique de Abane...» «Si Abane était le plus fort aujourd'hui, ils seraient de son côté car ils sont toujours les maîtres du moment.» La trajectoire et la vision d'une Algérie démocratique et moderne défendue par Abane à travers le congrès de la Soummam n'est pas celle prévalant aujourd'hui». «Sans dignité ni charisme ni encore moins de principes, ces deux personnages marchent avec le plus fort», dit-il. S'agit-il d'une campagne anti-kabyle? Le professeur Abane note que «désormais ceux qui ont combattu le FLN et ceux qui ont déclenché la Révolution ont été blanchis et élevés au rang de héros, alors qu'on tente sans cesse de salir des principaux chefs de la Révolution issus de la Kabylie ou de la Wilaya III (historique)». «Sinon pourquoi on ne cite pas Bellounis et Messali El Hadj, dont la trahison de la révolution est de notoriété publique»,a-t-il indiqué. Ould Kablia a-t-il agi seul ou après avoir consulté les membres de ladite Association des Malgaches? Belaid Abane est persuadé que «l'ex-ministre de l'Intérieur exprime l'avis de son groupe ou du cercle de nuisance de l'Association du Malg car tous ses membres ne sont pas mauvais». «Ce cercle noir est un adepte de la violence et de l'élimination physique et auteur de l'assassinat de Abane Ramdane», fait-il remarquer. A l'évidence, soutient-t-il «ils défendent la liquidation physique de Abane par leurs groupe». Abane est-il réellement «orgueilleux» et «méprisant envers ses compagnons.?» Selon le neveu de la victime, «Abane avait la dignité et la gravité de sa fonction, c'est-à-dire il s'efforçait d'avoir un comportement digne. Il a toujours reproché à Boussouf d'être indigne de sa fonction qu'il exerçait en tant que chef de la Wilaya VI (historique) et ses comportements inconvenants ont été qualifiés de puérils par Abane». Le professeur Abane a souligné que cet aspect a été longuement abordé dans son livre «Nuages sur la révolution, Abane dans la tempête» exposé actuellement au Sila. Le professeur déclare qu' «il ne va pas se taire et ne ménagera aucun effort pour mettre les points sur les «i» aux «fossoyeurs de l'histoire contemporaine du pays». L'ouvrage en question traite du Malg et des rapports entre Abane et Boussouf, en se référant aux multiples témoignages. La haine et la vengeance ont motivé l'assassinat de Abane, a-t-il conclu en soulignant que cet acte a été rendu possible par des complicités. Depuis l'assassinat de Abane, la révolution a dévié de ses objectifs tracés par le congrès de la Soummam et la Déclaration du 1er Novembre. Dans ce contexte, l'historien Mohamed El Korso a souligné que «le fait de justifier l'assassinat de Abane Ramdane en 2015 est encore plus grave. Même si Daho Ould Kablia ne pouvait pas faire autrement».