Le dernier en date est «Zika» bien que sa découverte remonte à l'année 1947, sa propagation est annonciatrice d'une panique planétaire certaine et d'une course à la recherche d'un vaccin efficace pour faire face à une probable épidémie. Le bonheur des uns fait le malheur des autres. Cet adage ne pouvait pas trouver meilleur contexte pour être justifié. Coronavirus, Ebola, sida, H5N1, H1N1... Ces virus qui sont capables de faire des centaines de millions de morts ont paradoxalement fait le «beurre» des grands laboratoires de recherche de pointure internationale qui ont trouvé la parade au médicament générique produit localement et moins cher, qui a sensiblement réduit leurs bénéfices. C'est de bonne guerre. Il n'est cependant pas question de nier leur apport pour juguler toutes ces épidémies qui menacent l'humanité. Sauf que lorsqu'une d'entre elles se manifeste elle bénéficie d'une campagne de publicité souvent alarmiste lorsqu'elle n'est pas tout simplement enflée, exagérée. Un réflexe, une réaction, humains favorisés par les déplacements des personnes susceptibles d'être porteuses de la maladie. Notre planète étant devenu pratiquement un village, la propagation de ces virus mortels ou à l'origine de malformations, les microcéphalies (anomalie de la croissance de la boîte crânienne), chez les nouveau-nés, en cas de contamination de femmes enceintes à l'instar de «Zika» qui fait des ravages en Amérique du Sud et au Brésil notamment où le nombre de cas suspects rapportés par les responsables du secteur de la santé serait compris entre 440.000 et 1,3 million depuis le mois de mai 2015. La Malaisie, l'Indonésie, la Thaïlande, les Philippines, le Cambodge sont touchés. Le continent africain n'est pas épargné. La maladie a été certifiée en Ouganda, en Côte d'Ivoire, au Sénégal, au Nigeria, au Burkina Faso, au Gabon et au Cameroun selon le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (cdc) principal organisme américain de santé. «Une douzaine au moins» de cas de virus Zika seraient confirmés aux Etats-Unis chez des personnes ayant voyagé dans les pays concernés rapporte le Washington post. Cela suffit à tirer la sonnette d'alarme pour prévenir des dangers d'une éventuelle épidémie et à créer les conditions d'un climat propice à la psychose qui accompagne tout naturellement un tel phénomène. Les laboratoires de recherche sont probablement déjà dans les starting-blocks. Le terrain étant vierge car il n'existe pas de vaccin contre le virus Zika, (Zikv) transmis par piqûre de moustique infecté qui entraine l'apparition de fièvre, d'éruption cutanée, céphalée et de douleurs articulaires. Les communiqués de l'Organisation mondiale de la santé qui se préoccupe justement de la propagation de ces types de virus qui provoquent des dégâts physiques irréversibles avec des conséquences sur le plan psychologique dramatiques serviront à faire monter la mayonnaise. Des précédents le confirment. «La propagation de la grippe AH1N1 dans le monde va mettre en danger plus de vies au moment de son accélération dans les prochains mois et les gouvernements doivent être en mesure de fournir une réponse rapide à une «explosion» des cas», avait averti, le 21 août 2009, l'OMS au moment où l'épidémie de la grippe porcine (H1N1) battait son plein. De nombreux pays dont l'Algérie ont paniqué et ont décidé d'importer des doses de vaccin par millions. «L ́Algérie a commandé 65 millions de doses de ce vaccin auprès de quatre laboratoires internationaux, et le premier arrivage de 20 millions de doses sera disponible dans les prochains jours», avait annoncé, au mois de septembre 2009 l'ex-ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Saïd Barkat, en marge d ́un cours inaugural sur la prévention de la grippe A/H1N1. Il a fallu finalement faire marche arrière. Le ministre de la Santé avait renoncé aux trois quarts de la quantité de vaccins, qui devait être réceptionnée, soit 15 millions de doses sur un total annoncé de 20.000.000 «Compte tenu de la situation internationale marquée par le déclin de l ́activité grippale et la non-adhésion à la vaccination de la population.... la recommandation du comité des experts siégeant auprès du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, proposant de réadapter la stratégie vaccinale contre la grippe A/H1N1 a été examinée et entérinée en réunion de gouvernement», avait indiqué le ministère de la Santé pour se justifier. Le scénario risque de se reproduire...ce qui ferait les affaires des laboratoires de recherche. Une règle du jeu, un prix à payer, incontournables pour préserver l'humanité du désastre.