Le Rassemblement ne rassemble plus Après l'éjection de Noureddine Aït Hamouda, ancien membre fondateur du parti et élément très influent, 44 militants du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ont annoncé hier leur décision de démissionner. Il s'agit de 44 militants tous issus de la commune d'Aghribs, ville natale de l'ex-président du RCD, Saïd Sadi. Dans leur déclaration de démission, les concernés soulignent: «Nous (44) militantes et militants du RCD section des Aghribs, (coordination), signataires de la présente déclaration, rendons publique notre décision de nous démarquer définitivement des structures locales, régionales et nationales du RCD, et dénonçons la gestion catastrophique antidémocratique, l'état de déliquescence et la délinquance politique dans lesquels se débat le parti, réduit aujourd'hui à un club d'amis, voire à un registre du commerce au profit d'un seul homme.» Les militants démissionnaires ont tenu à rappeler dans leur texte en question qu' «au mois d'octobre dernier, 56 camarades (de notre section) avaient pris la décision de démissionner du parti, aujourd'hui, nous avons décidé de rejoindre nos camarades et mener notre combat ensemble». Les désormais ex-militants du RCD ajoutent en outre: «Partageant ce sentiment, nous avons décidé d'assumer nos responsabilités, en voulant donner forme à cet élan de réappropriation du projet démocratique, et c'est cette profonde conviction qui anime notre action et nous donne la force pour aller de l'avant.» Les concernés enchaînent par ailleurs en rappelant que «les dysfonctionnements internes, marqués par des purges arbitraires successives, ayant fini par vider le parti de ses compétences et privilégiant la promotion de la médiocrité, la violation récurrente des textes régissant le fonctionnement du parti, le mépris envers les militants sincères et la promotion des étrangers (qui ont déjà trahi le Rassemblement) à des postes de responsabilité locale et régionale sont autant de raisons qui démotivent un nombre grandissant de militants et les poussent à quitter les rangs du parti». «S'il est vrai que ces pratiques ne sont pas propres à la section d'Aghribs, notre localité en a particulièrement souffert, à cause notamment de la mauvaise gestion et des pressions exercées pour imposer le projet d'implantation d'un centre d'enfouissement technique dans la forêt de Bouhlalou», précisent-ils. Ces derniers déplorent en outre ce qu'ils qualifient de virage à droite, pris dernièrement par la direction nationale, «sans concertation, ni débat interne». Ils rappellent que la direction du parti s'est systématiquement rangée du côté de l'administration au détriment de la population qui, elle, rejetait dans sa majorité le projet d'implantation du CET (centre d'enfouissement technique). «Pis encore, au lieu de participer à l'apaisement et à l'encouragement du débat initié par le collectif des citoyens d'Aghribs, la direction a excellé dans la manipulation, l'invective, la menace et la propagation de la haine au sein de la population. L'appareil politique du RCD a été dépêché afin de terroriser la population et lui faire accepter ce projet dévastateur à plus d'un titre. Aussi, la couverture médiatique de cette affaire a-t-elle, malheureusement, été entachée d'un parti pris flagrant de certains journalistes manipulés par la direction, faisant ainsi fi des règles de l'éthique et de la déontologie du métier», est-il encore dénoncé. Les anciens militants du RCD, désabusés, concluent: «Devant le mépris et l'autisme de cette direction et en l'absence de toute autorité d'arbitrage fiable, nous avons pris la décision de démissionner de toutes les structures du parti, tout en réitérant notre engagement solennel et réfléchi, afin de sauvegarder notre combat concernant la démocratie, pour lequel tant de militants se sont sacrifiés, et en inscrivant notre action dans une perspective de mobilisation visant à rassembler toutes les énergies que recèle le camp démocratique.»