Le FLN veut réussir un grand coup Les deux rendez-vous sont programmés pour le même jour. Choc frontal entre le «front» du FLN et l'initiative de l'opposition. «Ce n'est pas un hasard de calendrier, si le patron du FLN veut animer un meeting en guise de démonstration de force, parallèlement à la tenue des secondes assises de l'Instance de suivi et de concertation de l'opposition(Isco)», selon de nombreux observateurs. Ainsi, le conclave pour les assises de l'opposition sera «parasité» par les partis de la majorité. Annoncée depuis quelque temps, sans toutefois arrêter la date de sa tenue, la première action au menu du front du FLN intitulée «Initiative politique nationale dans la cohésion et pour le progrès» aura finalement lieu le 30 mars prochain à la Coupole. Ce meeting coïncide avec la tenue du deuxième congrès de l'Instance de suivi et de consultation de l'opposition(Isco) prévu à la Mutuelle des travaux publics sise à Zéralda. Ce rendez-vous sera un véritable test aussi bien pour les adhérents au front de Saâdani dédié au soutien exclusif et sans conditions du programme du président Bouteflika que pour les partis de l'Isco revendiquant la mise en place d'une transition démocratique. Cette instance regroupe les cinq partis de la Cltd, ceux du Pôle des forces du changement coordonné par Ali Benflis ainsi que plusieurs personnalités politiques, organisations et associations de la société civile. Pour les partis de cette instance, «le régime qui souffre de l'absence d'un projet national mobilisateur et rassembleur agit par diversion. Le FLN avec d'autres clientèles politiques, économiques et sociales du régime veulent donner la fausse impression qu'ils sont relayés dans toute la société», indique-t-on. De ce fait, «le pouvoir n'accepte pas de contre-pouvoir», ajoute-t-on. A ce propos, le FLN tiendra, en fin de la semaine en cours, une rencontre avec les représentants de partis ayant adhéré à son initiative pour faire le point sur les préparatifs de son meeting. S'agit-il d'une tentative de faire diversion? Tout en brandissant «la menace contre la sécurité et la stabilité sur le pays due au danger sécuritaire au niveau des frontières, Saâdani accuse l'opposition de «favoriser l'ingérence étrangère». Pour l'opposition, il est clair que le FLN et d'autres partis proches du pouvoir sont déstabilisés par l'opposition de par ses propositions, ses actions sur le terrain et ses positions. De plus, souligne-t-on, «acculés et pris de panique, du fait de l'impasse dans laquelle ils se sont empêtrés, les représentants du régime tentent vaille que vaille de détourner les regards de la véritable crise du régime et de gouvernance en Algérie». Lancé en octobre dernier, le Front qui vise, selon Saâdani, à ériger un «rempart» pour défendre le pays contre les dangers extérieurs, n'a séduit qu'une quinzaine de micro-partis, quelques organisations satellites du FLN et certaines personnalités nationales. En plus de TAJ, il y a aussi les organisations affiliées au FLN, comme l'Unpa de Mohamed Allioui, l'organisation estudiantine Unéa, l'Organisation des victimes du terrorisme l'Onvtad de Rabha Tounsi, des Organisations se proclamant de la réconciliation nationale et l'Unfa, dont la présidente est cadre du RND. Le secrétaire général de la Centrale syndicale, Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, qui n'avait pas encore adhéré, a participé à cette rencontre. Par ailleurs, Saâdani prévoit la participation de 35 formations politiques et une multitude d'associations et d'organisations de la société civile. A travers son front, du reste rejeté par son allié stratégique, le RND, Saâdani veut faire de l'ombre à l'opposition. Outre le RND, Djaballah, Louisa Hanoune, le FFS ont réservé une fin de non-recevoir à l'invitation de Saâdani.Pour certains, ladite initiative est un comité de soutien permanent au président Bouteflika, et une contre-initiative à celle d'Ahmed Ouyahia. D'après un membre de la commission de protocole et de communication de l'Isco, les contacts préliminaires avec d'autres formations et personnalités politiques en vue d'avoir leur accord de principe à prendre part au deuxième congrès ne sont pas encore entamés. Idem pour la liste des invités qui n'est pas encore établie.