Le roi du Maroc a reçu une véritable gifle du Kremlin 52 Etats ont apporté un soutien sans faille au SG de l'ONU qui a été violemment attaqué par le Maroc à l'occasion de sa récente visite dans la région. La riposte est cinglante. Les 52 pays membres de l'Union africaine ont apporté un soutien sans faille au SG de l'ONU qui a été violemment attaqué par le Maroc à l'occasion de sa récente visite dans la région. Le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies qui avait qualifié la présence marocaine au Sahara occidental d' «occupation» a dû faire face aux foudres du Palais royal par presse interposée. Le gouvernement marocain avait qualifié la déclaration de Ban Ki-moon de«dérapage verbal» qui «déroge de façon drastique avec la terminologie traditionnellement utilisée par les Nations...» dans un communiqué répercuté par l'agence de presse officielle marocaine Map. L'UA n'a pas gardé le silence face à ce comportement «irrespectueux» qui a ciblé le numéro un de l'ONU. «Nous saluons la visite du secrétaire général des Nations unies au Sahara occidental. Il a démontré la volonté sérieuse des Nations unies à assumer leurs responsabilités et à donner l'élan nécessaire tant attendu, afin de matérialiser la solution au conflit sur le territoire, conformément à la légalité internationale», souligne un communiqué de la présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini Zuma, rendu public, hier. Des mots qui doivent siffler dans les oreilles du roi du Maroc qui s'est rendu en Russie pour démarcher un éventuel soutien à son funeste projet pour le Sahara occidental. Son séjour a ressemblé à un froid sibérien. Il s'apparente à une véritable «gifle» de Moscou. Le souverain marocain qui a été accueilli par le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhail Bogdanov s'est certainement senti humilié. Vladimir Poutine ne s'est pas déplacé, dimanche dernier, pour saluer Mohammed VI à sa descente d'avion à l'aéroport international Vnoukovo. Il n'y a eu ni tambours ni trompettes. Ni le folklore habituel qui entoure les voyages du monarque alaouite en Afrique. Le «Tsar» a-t-il commis un crime de lèse-majesté? C'est probablement le dernier des soucis pour le patron du Kremlin. Le souverain marocain, par contre, qui dans son for intérieur a certainement jugé que l'accueil qui lui a été réservé n'était pas digne de son rang a dû ronger son frein et faire bonne figure malgré lui. Il ne pipera aucun mot. L'héritier d'Hassan II qui a été accueilli par le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhail Bogdanov s'est certainement senti humilié. Il fera contre mauvaise fortune bon coeur. Une attitude qui s'explique par l'arrière-pensée que cache sa visite, a priori, à caractère hautement économique: le roi est allé chercher le soutien de Moscou à son projet de «marocanisation» du Sahara occidental. Un sujet qui a été éludé lors de son entretien avec Vladimir Poutine. Une autre manière pour le président russe de laisser son hôte s'empêtrer dans un dossier qui s'est transformé ces derniers jours en guerre ouverte contre le secrétaire général des Nations unies qui fait pourtant des pieds et des mains pour relancer les négociations entre Sahraouis et Marocains pour mettre fin à un conflit qui dure depuis plus de quarante ans et qui de surcroît s'avère un sérieux danger pour la stabilité de la région. A travers les attaques orchestrées contre Ban Ki-moon le pouvoir marocain a en effet fait étalage d'une pratique dévoyée de la diplomatie. Cela lui a valu une volée de bois vert de la part du SG de l'ONU qui a dénoncé «les attaques irrespectueuses» de Rabat contre sa personne et l'institution qu'il représente. Ban Ki-moon avait remonté les bretelles au ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar lors de leur rencontre à New York. M.Ban lui avait exprimé à cette occasion «sa profonde déception et sa colère au sujet de la manifestation qui a été mobilisée dimanche (13 mars Ndlr)» à Rabat avec «la présence de plusieurs membres du gouvernement marocain». Ce qui a «ensauvagé» un peu plus le chef de la diplomatie marocaine dont le département a annoncé une série de «mesures immédiates» prises par le gouvernement, suite à ses déboires newyorkais. «Le Royaume du Maroc se réserve le droit légitime de recourir à d'autres mesures, qu'il pourrait être amené à prendre, pour défendre, dans le strict respect de la Charte des Nations unies, ses intérêts supérieurs, sa souveraineté et son intégrité», poursuit le document, dans un esprit revanchard et belliqueux qui témoigne du comportement d'un trône capricieux qui a décidé de livrer une guerre sans précédent aux instances internationales, tout en piétinant la légalité internationale. Ce que Moscou a refusé de cautionner. Comme elle a refusé de signer un blanc-seing à une diplomatie royale partie à vau-l'eau et qui n'a pas fini d'en baver. Contrarié par la décision de la Cour de justice de l'UE (Cjue) qui a annulé, le 10 décembre 2015, l'accord agricole, signé en 2012 avec l'Union européenne, le Maroc qui a décidé de rompre ses relations avec l'UE est en effet dans le collimateur du Parlement européen qui a qualifié cette attitude d' «intrusive», propre à celle «d'un enfant gâté». Les parlementaires européens n'ont pas raté, aussi, l'opportunité d'épingler le pouvoir marocain par rapport à son attitude vis-à-vis du SG de l'ONU. Des déclarations qui risquent de faire ruer dans les brancards du côté du Palais royal après la «gifle» de Moscou que Mohammed VI a encaissée sans broncher.