Ahmed Ouyahia encaisse sans broncher Le retour en force d'Ouyahia sur l'échiquier politique peut être contrarié. Le parti d'Ahmed Ouyahia est-il en proie à une campagne de déstabilisation? A un mois de son congrès extraordinaire, l'appareil RND, dont les cadres et militants, sans convictions politiques, sont motivés par des intérêts purement personnels, est traversé par une activité fébrile inaccoutumée. Si ses adversaires au sein du parti semblent incapables de renverser la vapeur en leur faveur, en revanche, un mouvement de redressement parrainé de l'extérieur du parti pourra bien causer de vrais tourments au RND. Le limogeage du secrétaire général par intérim du RND de son poste de directeur de cabinet de la présidence de la République, par lequel il a signé son retour en force sur l'échiquier politique, le mettra certainement dans une mauvaise position par rapport à ses détracteurs. Ce sort souhaité par son allié stratégique, Amar Saâdani, une annonce qui sonne d'ailleurs comme une déclaration de guerre politique, tétanise Ahmed Ouyahia. Ce dernier se contente d'encaisser des coups sans jamais répliquer en attendant la fin de la tempête. Par ailleurs, sur le plan organique et de fonctionnement, cette formation veut se distinguer de son rival, le FLN et donner l'illusion du respect des règles du jeu démocratique. En s'éloignant du plébiscite, elle semble trouver en la personne de Belkacem Mellah, un lièvre, des plus indiqués pour Ahmed Ouyahia parti favori dans cette élection à bulletins secrets. A moins d'une directive venant d'en haut, Ahmed Ouyahia qui s'est taillé un congrès sur mesure, triomphera sans coup férir. Les membres du secrétariat national et les coordinateurs de wilayas, qui chapeautent l'opération de désignation des congressistes, sont désignés par Ahmed Ouyahia. Ceux qui président aux préparatifs du congrès sont tous désignés par la direction. Dans ce contexte, Ouyahia a même ordonné l'installation de la commission de candidatures qui n'était pas prévue d'ailleurs par le conseil national car le parti est habitué au plébiscite. Cela prouve que même si Ouyahia ne fait pas le consensus autour de lui, il tient d'une main de fer le parti. L'actuel directeur de la communication du Premier ministre Abdelmalek Sellal, qui se positionne en prévision des législatives de 2017 et le prochain remaniement gouvernemental, vient d'officialiser sa candidature à l'élection à la tête du RND qui se déroulera, lors de son prochain congrès, prévu en début mai prochain. L'ex-secrétaire d'Etat à la Jeunesse n'est pas connu comme redresseur, encore moins comme opposant à l'actuel secrétaire général par intérim. A titre de rappel, ce dernier s'était présenté contre Abdelkader Bensalah, avant de se retirer, au motif que ce dernier était l'homme du consensus capable de garantir la stabilité du parti. D'un autre côté, les membres disséminés et dont la plupart ont quitté le parti pour rejoindre d'autres formations politiques, du groupe dit de sauvegarde du RND, n'ont plus la capacité de se reconstituer pour rebondir. S'agissant de Khalfa M'barek, secrétaire national de l'Organisation des enfants de moudjahidine (Onem) et Nouria Hafsi, secrétaire générale de l'Unfa, qui ont cautionné l'Initiative de Saâdani n'en déplaise à Ahmed Ouyahia, ou encore Bakhti Belaïb, l'actuel ministre du Commerce, d'aucuns savent qu'il n'ont plus aucun poids au sein du parti.