Un comité composé de 12 membres a été installé. A l'initiative de la chambre de l'agriculture de la wilaya de Béjaïa et de quelques défenseurs de la nature et de l'environnement, une association pour la protection et le développement de l'oued Soummam (APS) a été créée dernièrement lors d'une assemblée générale constitutive, tenue à l'Institut national de recherche en agronomie (INRA) de Oued-Ghir. Au terme de cette réunion, un comité composé de 12 membres et présidé par M. Hamaï Mohand (agronome) a été installé. Ce comité est constitué essentiellement d'hydrauliciens, de professeurs de l'université de Béjaïa, d'agronomes, d'agriculteurs et de militants écologistes. La création de cette association est à saluer à plus d'un titre et a été accueillie avec beaucoup de satisfaction et de soulagement par les amoureux de la nature en général et les agriculteurs en particulier, au vu du degré de pollution, alarmant, atteint par l'oued Soummam et des dégâts causés par les inondations aux vergers. Les objectifs de l'association sont entre autres, la sauvegarde de la faune et de la flore de l'oued Soummam, la lutte contre les décharges sauvages et anarchiques situées le long de l'oued et de ses affluents, la protection des terres agricoles des crues, des constructions illicites et de l'avancée du béton en général, la création de station d'épuration des rejets industriels et les eaux usées ménagères, la classification de l'oued Soummam en zone humide et l'édification d'aires de pêche, de jeux pour enfants et de détente. Dans un premier temps, le plan d'action de l'association prévoit la structuration de celle-ci dans les centres urbains de la wilaya tels que Béjaïa, Akbou, El-Kseur, Sidi Aïch, Amizour et Timezrit, le recensement des décharges publiques existantes et leur prise en charge d'une manière scientifique, la prise de contact avec les mouvements écologiques à travers le monde et le recensement ainsi que la sauvegarde de la faune et de la flore de la Soummam, en stimulant la participation de l'université de Béjaïa (proposition de thèmes d'études). Rencontré en marge de l'installation de la section locale de Timezrit, jeudi passé, M.Hamaï, président de l'APS, nous a donné un aperçu sur l'étendue des dégâts occasionnés à la Soummam par la pollution et les débordements de l'oued. «La Soummam est devenue une décharge géante à ciel ouvert, surtout au niveau de la commune de Sidi Aïch», dira-t-il en substance, avant d'ajouter: «Cette situation nous préoccupe au plus haut point, il est temps d'agir, c'est une urgence pour nous». L'autre point, non moins important abordé par notre interlocuteur, est relatif aux terres agricoles situées sur l'axe El-Kseur - Oued-Ghir qui ont subi de gros dégâts à cause des inondations répétées et provoquées, selon lui, par l'inexistence de digues de protection et l'absence d'opérations de curage de l'oued. Pour illustrer ses propos, M.Hamaï indiquera que «les vergers de quatre ex-DAS (domaines autogérés), évalués à 100 hectares, sont inondés et asphyxiés ; à terme, ils peuvent dépérir s'il n'y a pas intervention urgente». Il relèvera en outre que «4 hectares d'agrumes (orangers), environ 1 000 arbres en pleine production, sont emportés par les eaux, à l'ex-DAS Amirouche (Semaoun)». Voici enfin quelques données, à titre indicatif, fournies par la Direction de l'environnement de la wilaya de Béjaïa, relatives à la pollution de la Soummam : (2003) : 4000 m3 de rejets liquides polluants, sont déversés chaque jour par les industriels. 500 tonnes/jour de déchets ménagers. 4 000 m3 d'eaux usées rejetées par les huileries, par saison oléicole et 2000 m3/an de rejets de stations services (Naftal) malgré la reprise des huiles usagées à des fins de recyclage par Naftal.