La question qui est souvent revenue, lors de la dernière réunion du bureau national de ce parti est le retour des cadres dissidents. Le secrétaire général, M.Ahmed Ouyahia qui détient encore les pleins pouvoirs au parti, n'a pas encore donné sa réponse sur ce sujet. Il préfère attendre la réunion du Conseil national prévu les 13 et 14 septembre prochain pour se fixer sur la question. Selon certaines indiscrétions, de nombreux cadres importants du RND sont en train d'activer pour le retour de Sifi, Bahbouh, Bendakir et compagnie. Pour eux, leur exclusion du parti n'a pas de raison d'être aujourd'hui et le RND a besoin de ses cadres pour affronter ses adversaires politiques aux prochaines élections législatives. En revanche, le chargé de communication du parti d'Ouyahia, M.Miloud Chorfi, a exclu tout retour des dissidents affirmant que leur dossier est clos et qu'il est impossible aujourd'hui de penser qu'ils feront l'ossature du RND lors des prochaines échéances électorales. Certains iront jusqu'à dire qu'ils ont besoin du RND pour «maintenir leur siège à l'Assemblée». Du côté des dissidents, le débat est partagé. Pour Abdelaziz Benmhidi (ex-député du RND et proche de Sifi): «Il est hors de question de revenir au RND comme cela. Il faut que les responsables, et en premier lieu Ouyahia, s'expliquent sur notre exclusion du parti.» L'ancien ministre et directeur de communication, lors des dernières présidentielles pour le candidat Sifi, a indiqué qu'Ouyahia a fait une grave erreur politique, en se séparant des membres les plus actifs à l'Assemblée et qu'aujourd'hui il est en train d'en payer les conséquences, allusion faite aux récents différends du RND avec le MSP. Il indique, par ailleurs, qu'il ne pose aucune condition pour revenir au RND et qu'en échange, Ouyahia doit se rendre à l'évidence que pour garder un parti fort, il a besoin de toutes les têtes pensantes. Abdelaziz Benmhidi n'exclut pas, en revanche, de revenir au parti si Ouyahia reste aux commandes du RND. Ce que l'autre ex-député du RND, Saïd Bendakir, réfute, indiquant que la seule condition à son retour au parti est le départ d'Ouyahia. Très proche de l'ex-secrétaire général du RND, Tahar Benbaïbèche, Bendakir n'a pas encore digéré la manière avec laquelle Ouyahia a pris les rênes du RND et semble très opposé à «la politique de fer», que mène actuellement le ministre d'Etat et ministre de la Justice dans son Parti. Saïd Bendakir, qui a envisagé de prendre sa retraite politique à la fin de son mandat de député, n'a pas exclu de se joindre à Hamrouche dans le but de faire tomber le RND d'Ouyahia et prendre sa revanche sur l'histoire.