Alors qu'au tout début de l'opération, beaucoup pensaient que la formule location-vente était simple en soi, en fait et à la lumière de la conférence de presse tenue lundi soir par M.Bounafa Lazhar, DG de l'Aadl, pour marquer l'achèvement de la première étape, on s'aperçoit de toute sa complexité. Alors que dans sa formulation, l'opération concerne l'Algérien moyen dont le revenu mensuel n'est pas inférieur à 12.000 DA ni supérieur à 40.000 DA, dans sa pratique, les problèmes surgissent différemment. Ainsi, on apprend que sur 273.000 retraits de formulaires sur le territoire national au 30 novembre dernier, 132.000 dossiers ont été déposés à la même date. Soit 50% seulement des intentions se sont matérialisées. Première déperdition. Face à cela, l'offre de logements possible contenue dans les programmes 2001 et 2002 n'est que de 55.000 unités. Se pose alors la grande question: comment organiser l'attribution dans une telle disposition? Même en élaguant les 13.331 dossiers rejetés soit pour revenu insuffisant, pour possession antérieure, pour cause d'âge avancé ou pour revenu supérieur, le casse-tête demeure. Le dos au mur, l'Aadl a choisi des critères de bon sens. Ce qui a eu pour effet de placer 42.000 demandes en instance. Bien qu'éligibles, ces demandes proviennent principalement de célibataires qui devront attendre le lancement d'autres programmes (2003 et suivants). A ce stade, le problème n'est pas résolu pour autant. D'autres coupes devront intervenir, par exemple, les fonctionnaires passeront avant ceux qui occupent des emplois précaires qui hypothèquent les recouvrements. Les célibataires de plus de 50 ans seront prioritaires, etc. Si personne n'est délaissé, certains devront, pourtant, patienter plus que d'autres. D'où les grognements et cris de colère inévitables qui feront déduire aux non-avertis l'insuccès de la formule. Dans ce cas, nul besoin d'attendre des «servis» une quelconque manifestation de satisfaction à même de rééquilibrer l'aspect positif. De cela, le DG de l'Aadl semble conscient des attaques de toutes parts qui s'annoncent. C'est pourquoi il a demandé aux journalistes présents de «l'aider en informant le plus possible» les citoyens. Dans la foulée et à une question ayant trait aux «interventions et passe-droits», M.Bounafa a été catégorique: «Il n'y en a pas eu, il n'y en a pas et il n'y en aura pas». Il promet toute l'équité et «assume» tous les problèmes potentiels qui en découleraient. D'ailleurs, et comme pour illustrer sa détermination, le DG de l'Aadl a annoncé que des poursuites judiciaires promises contre les fraudeurs ont commencé. «48 plaintes ont été déjà déposées», a-t-il martelé. A rappeler que c'est principalement la déclaration sur l'honneur jointe au dossier qui constitue la pièce maîtresse sur le plan pénal. Par cette conférence de presse, le premier responsable de l'Aadl a voulu marquer la fin de la première étape qui consiste en la prise en charge et au traitement des dossiers, mais aussi à la sélection des entreprises chargées de construire ces fameux Immeubles à grande hauteur (IGH). Beaucoup de sociétés étrangères sont retenues. Les Chinois se taillent la part du lion par souci de bien faire. Surtout pour les délais où ils ont déjà fait leurs preuves en réalisant l'hôtel Sheraton en 18 mois. La deuxième étape donc s'ouvre le 15 décembre prochain avec le démarrage de tous les chantiers. 14 mois après (début 2003), les bénéficiaires commenceront à prendre possession de leurs logements. M.Bounafa a même évoqué la 4e étape qui consistera à mettre en place les administrateurs de biens (syndic). Un grand chantier (extra-muros et intra-muros) pour l'Aadl. Le plus dur est à venir.