L'orientation politique et l'aisance financière sont des facteurs qui font de l'Algérie le n°1 en Afrique et au Moyen-Orient. Les hommes d'affaires anglais, présents au premier forum d'affaires algéro-britannique qui s'est ouvert hier à l'hôtel Hilton, sont unanimes à constater une nette amélioration du climat d'affaires en Algérie, conséquence, disent-ils, de la stabilité des indicateurs macro-économiques et également en raison de la volonté politique qui ne souffre plus d'aucune hésitation quant à l'option libérale imprimée à l'économie algérienne. Appuyé par une volonté politique clairement affirmée, le forum a vu la participation de Lady Olga Maitland, ex-députée conservateur, côté britannique, et de M.Hamlaoui, ministre délégué chargé de la Participation et de la Promotion de l'investissement et Karim Djoudi, de la réforme financière, côté algérien. Les Britanniques, très sensibles à l'effort consenti par l'Etat dans le cadre du plan de soutien à la relance économique, entendent jouer un rôle de premier ordre. Une volonté clairement exprimée, d'ailleurs, par le groupe Black and Veatch qui, avec la réalisation de l'usine de dessalement d'eau de mer d'Arzew est l'une des entreprises britanniques les plus avancées dans le domaine de la coopération avec l'Algérie. M.Paddy Padamathan, vice-président de Black and Veatch, affiche un enthousiasme à toute épreuve. Estimant les besoins de l'Algérie, en matière de ressources hydriques, à 25 milliards de dollars sur cinq ans, il espère que son entreprise arrivera à décrocher la moitié des marchés, d'autant, annonce-t-il, qu'il est prévu la réalisation de pas moins de 18 stations de dessalement d'eau de mer en Algérie. Cela donne une idée sur l'immense travail qui reste à accomplir dans le domaine de l'AEP, mais également l'importance stratégique de l'Algérie pour un groupe comme celui auquel il appartient. L'exemple du secteur de l'hydraulique est donc un indicateur quant à «la formidable opportunité qu'offre l'Algérie pour de nombreux opérateurs de par le monde», a souligné en substance, M.Padamathan. Jumelé à la grande capacité financière dont dispose l'Algérie, l'effort de développement à fournir s'en trouve grandement récompensé et c'est ce qui attire les hommes d'affaires étrangers et les Britanniques ne veulent pas être en reste de cette dynamique. Ces derniers, par l'intermédiaire de cette mission économique constatent que l'Algérie a toutes les caractéristiques pour être le pays d'Afrique et du Moyen-Orient le plus attractif en termes de marché économique. L'orientation politique, l'aisance financière et l'identification des besoins du pays sont autant de facteurs qui font de l'Algérie le n°1 en termes d'intérêt de la sphère d'affaires occidentale et notamment britannique. Cette appréciation, largement confirmée par l'ambassadeur de Grande-Bretagne, M.Brain Stewart, est l'une des principales raisons de l'organisation de ce forum d'affaires. Le diplomate anglais qui assure que les relations économiques entre les deux pays sont de plus en plus denses, relativise le niveau d'échange commercial, actuellement de l'ordre d'un peu plus de 300 millions de dollars, largement en faveur de l'Algérie grâce aux exportations des hydrocarbures. Il dira à ce propos que l'essentiel des échanges entre Alger et Londres est de l'ordre de l'immatériel. En effet, l'Angleterre vend à l'Algérie de l'expertise dans de très nombreux domaines. Le savoir-faire britannique, insiste-t-il, est très demandé en Algérie, ce qui permet aux hommes d'affaires anglais de se faire tout de même beaucoup d'argent par ce biais. Cela étant, il a été constaté que les opérateurs économiques de ce pays ne sont apparemment pas intéressés par des investissements directs en Algérie. Cette absence d'IDE d'origine britannique est expliquée par l'avocat d'affaires Alin Malek de Norton Rose, un cabinet d'avocats qui fait partie de la délégation, à deux niveaux ; il y a d'abord les lourdeurs bureaucratiques, mais également une certaine frilosité des opérateurs privés algériens à s'ouvrir à l'étranger. «Les investisseurs ont besoin de vrais partenaires en Algérie. Or, les patrons algériens ne veulent pas entendre parler d'ouverture de capital.» Il y a donc tout un travail de mentalité à faire, tant au niveau de l'administration, qu'au niveau des entrepreneurs privés qui sont appelés tous deux à se moderniser. Enfin, le forum organisée par la revue First se poursuit pour la journée d'aujourd'hui.