l'organisation des Nations unies n'a pas encore fait connaître sa réaction. Les cas d'abus sexuels commis par des soldats marocains en République démocratique du Congo (ex-Zaïre) seraient beaucoup plus importants que ce qui a été rapporté jusqu'ici par les médias, notamment occidentaux. Les soldats de Sa Majesté le roi Mohammed VI, censés protéger les populations locales dans le cadre des Nations unies, ont abusé sans vergogne aussi bien des mineures que d'enfants congolais. Il faut rappeler que ce sont des associations féminines de ce pays, meurtri par une guerre fratricide, qui ont révélé ce grave précédent. Une fois alertées, les autorités congolaises, outrées par le comportement de ces soldats, ont demandé expressément aux représentants de la Mission d'observation des Nations unies en République démocratique du Congo (Monuc) la destitution du contingent de soldats marocains à l'origine de ce grave scandale. Cette grave affaire, qui vient ternir l'image des Casques bleus à l'étranger, a été révélée, faut-il également le souligner, une première fois, l'été dernier. Le journal américain, le Washington Post, citant un rapport confidentiel de l'ONU de plus d'une trentaine de pages, avait révélé 68 cas de viol et de pédophilie perpétrés par les Casques bleus marocains. Pis encore, d'après ce journal, les enquêteurs des Nations unies, qui ont été dépêchés sur place, auraient été menacés de mort par des officiers marocains qui refusaient systématiquement de communiquer les noms de leurs subordonnés impliqués dans cette affaire d'abus sexuel sur et enfants mineurs. Embarrassées, voire ébranlées par le scandale, les autorités marocaines ont réagi, quoique tardivement, en transférant, dans un premier temps, une trentaine de leurs soldats dénoncés par la population congolaise vers la Côte d'Ivoire, d'autant plus que le sentiment anti-marocain commençait sérieusement à se faire sentir dans tout le pays, en proie, de surcroît, à la maladie et à la famine qui ont emporté des milliers de personnes. Ainsi, l'image de l'ONU est sérieusement ternie par un scandale qualifié comme l'un des plus grands de son histoire et qui a choqué la planète entière, à tel point que le «Casque bleu» est mal vu et est devenu, à un certain moment, la «risée» dans le monde entier. Pour l'heure, l'organisation des Nations unies n'a pas encore fait connaître sa réaction concernant la mesure de transférer la trentaine de soldats marocains vers un autre pays d'Afrique. Les autorités congolaises, quant à elles, n'ont pas caché leur déception face au «mutisme» de l'ONU sur cette affaire. La mesure de déplacer les soldats marocains vers la Côte d'Ivoire, d'après les officiels de l'ex-Zaïre, ne constitue ni une sanction suffisante ni une réhabilitation pour les victimes et leurs familles qui envisagent d'obtenir réparation des préjudices qui leur ont été occasionnés, quel que soit le temps que cela prendra. Les millions de , qui célèbreront la fête du 8 Mars aujourd'hui, auront sûrement une pensée pour toutes celles qui ont été soumises à un véritable esclavage sexuel par des soldats, pourtant mandatés par les Nations unies pour les protéger. Autre époque, autres moeurs...!