Aujourd'hui, il y a beaucoup de projets industriels structurants qui sont en négociation Selon la Chambre algérienne de commerce et d'industrie, l'Algérie a dépassé l'étape des échanges avec les partenaires étrangers et est aujourd'hui dans une phase de concrétisation des partenariats d'investissements. «L'Algérie n'est plus conçue comme un marché», a déclaré hier Wahiba Soudani, directrice des relations internationales de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie sur les ondes de la Radio nationale. En effet, selon elle, l'Algérie, qui représente une territoire fortement attractif en raison notamment de «la stabilité sociale et politique» qu'elle affiche, est devenue une destination de choix pour nombre d'investisseurs étrangers qui souhaitent établir des partenariats avec des entreprises algériennes publiques et privées. «Aujourd'hui, il y a beaucoup de projets industriels structurants qui sont en négociation, comme c'est le cas avec l'Allemagne. Il est vrai que la balance commerciale avec l'Allemagne est déficitaire. Nous avons pratiquement 700 millions dexportations et 3 milliards d'importations. Toutefois, dans la structure de ces échanges, on trouve que plus de 1,3 milliard de nos importations à partir de ce pays sont en équipements industriels. Nous, au niveau de la Caci, nous encourageons les opérateurs économiques à aller vers des partenariats industriels avec les investisseurs étrangers», a-t-elle ajouté. Pour étayer ses propos sur l'attractivité de l'Algérie en matière d'investissements étrangers, Mme Soudani a également cité l'exemple de l'Arabie saoudite qui a signé un accord pour l'investissement de 15 milliards de dollars dans la pétrochimie, Volkswagen qui a investi 130 millions d'euros dans l'industrie automobile, les Américains 300 millions de dollars pour la production de lait, etc. Selon Wahiba Soudani, l'Algérie est passée à une deuxième étape. «Au départ, nous étions dans l'échange avec les délégations d'hommes d'affaires qui visitaient l'Algérie pour prospecter le marché. Des délégations d'Europe, d'Amérique, d'Asie, etc. Aujourd'hui, nous sommes dans une autre étape. Il y a des projets concrets qui sont là. Il y a beaucoup d'accords qui ont été signés entre des entreprises publiques et étrangères, comme pour le projet algéro-qatari de Bellara, mais il y aussi des accords d'investissements qui ont été signés entre des PME algériennes et étrangères. S'appuyant sur tous ces éléments, la directrice des relations internationales à la Chambre algérienne du commerce et d'industrie a indiqué que les différents investissements réalisés en coopération avec des partenaires étrangers ont mis l'Algérie sur la voie d'une dynamique économique à même de faire de l'Algérie «un hub économique dans un proche avenir». Toutefois, bien qu'optimiste, Wahiba Soudani considère que bien des choses restent à faire, notamment en matière d'assainissement du climat des affaires en Algérie. «Il y a lieu de noter que nous avons fait d'énormes progrès en matière d'assainissement du climat d'investissement. On peut parler des allégements fiscaux entre autres. De plus, nous travaillons à donner une meilleure visibilité aux opérateurs économiques à travers la mise en place d'une cartographie économique par région. Nous travaillons à présenter aux investisseurs nationaux et étrangers le potentiel que recèle chaque wilaya. Nous avons par exemple un pôle de sous-traitance dans le domaine de l'automobile qui se crée à Oran, un pôle textile à Relizane, la mécanisation agricole à Constantine, etc. Toutefois, il faut assainir davantage le climat d'investissement et aller vers une réglementation plus stable afin de mettre plus en confiance les investisseurs étrangers, mais aussi nationaux», a-t-elle affirmé en se disant au passage convaincue que «l'Algérie a définitivement rompu avec les ancienne pratiques», à savoir les pratiques dirigistes et les comportements rentiers et bureaucratiques des acteurs économiques. «La diversification de l'économie nationale est une réalité», a-t-elle indiqué dans ce sens.