Le PDG du groupe Sovac et vice-président de l'Association des concessionnaires automobiles d'Algérie (AC2A) n'a pas tardé à soulever le problème des avantages que doit accorder le gouvernement aux équipementiers pour les inciter à s'installer en Algérie à travers des unités de montage. Après les multiples annonces faisant état du lancement prochain d'usines de montage automobile en Algérie, les professionnels de la pièce de rechange et de l'outillage de garage se tournent actuellement vers le secteur de la sous-traitance, essentiel pour le développement d'une industrie automobile locale. Et il n'y a pas mieux que le Salon Equip Auto avec ses 350 entreprises issues de 20 pays pour promouvoir cette filière névralgique pour toute industrie. D'ailleurs, lors de la première journée, une table ronde s'est tenue avec comme thème principale «La filière automobile face à son avenir», un débat centré sur la nécessité d'un développement d'un tissu industriel local et d'une filière complète en Algérie. Lors de son intervention, Mourad Oulmi, le PDG du groupe et vice-président de l'AC2A, n'a pas tardé à soulever le problème des avantages que doit accorder le gouvernement aux équipementiers pour les inciter à s'installer en Algérie à travers des unités de montage. «Les pouvoirs publics doivent accorder aux équipementiers de renommée internationale les mêmes avantages fiscaux et parafiscaux qu'ils ont accordés à Renault pour l'installation de son usine à Oued Tlélat. Ce sont les seules conditions pour le développement d'une industrie automobile locale», dira Mourad Oulmi. Il poursuivra que même les sous-traitants dans la pièce de rechange qu'ils soient algériens ou étrangers, doivent avoir les mêmes facilités et les mêmes avantages accordées à Renault». Il donnera l'exemple de l'usine de verre du groupe Cevital qui pourrait bien alimenter l'usine Renault ainsi que les futures usines automobiles en Algérie et éviter ainsi l'importation de ces composants. Sauf que le vitrage n'est pas le seul équipement fabriqué par des entreprises algériennes. Les conditions du gouvernement Lors du séminaire organisé par le groupe Ival, pour réunir les sous-traitants indispensables au lancement de son usine de montage de camions Iveco à Bouira, plusieurs opérateurs, partenaires de la SNVI dans la fabrication de plusieurs composants et équipements ont émis le souhait d'être approchés par Renault Algérie Production afin de leur soumettre la fabrication d'un équipement pour la Renault Symbol. Des sous-filières comme le freinage, le câblage, les faisceaux électriques, les radiateurs, la batterie même si ces sous-filières sont «loin des standards de qualité et des normes exigées». Mohamed Bairi, PDG du groupe Ival, a conseillé de les «prendre en charge et de les mettre à niveau» et ne pas se contenter des importations «clefs en main». La réponse des pouvoirs publics, à travers Amar Agadir, était que toutes les facilitations seront accordées aux équipementiers, à condition que le projet ait de la valeur ajoutée et participe au développement et à la promotion de la filière automobile en Algérie. «Cela dépend de la taille du projet et de son impact sur notre industrie. Si le projet présente des intérêts pour notre économie, il est tout à fait normal que nous accordions des facilités et des exonérations fiscales à cette entreprise», dira le directeur général de la promotion des investissements du ministère de l'Industrie. L'autre «problème» qui menace la filière de la sous-traitance n'est autre que la contrefaçon dans la pièce de rechange et sa propagation sur le marché local. Mourad Oulmi a soulevé cette problématique, affirmant que les concessionnaires prennent en charge 20% des véhicules en matière de service après-vente et de pièces de rechange, alors que le reste du parc national est quasi-alimenté par les vendeurs de pièces contrefaites.