Les plantes médicinales ne peuvent remplacer les médicaments... L'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop) met en garde contre ces produits à base de plantes et autres compléments alimentaires qui «échappent à tout contrôle des autorités sanitaires». C'est une véritable bombe qu'a lancée le président de l'Union nationale des opérateurs en pharmacie (Unop). En effet, Abdelouahed Kerrar, qui était hier l'invité du journal électronique en ligne spécialisé en économie Algérie ECO, a fait savoir que certains produits à base de plantes et autres compléments alimentaires vendus librement en Algérie contenaient des éléments très dangereux pour la santé. «Certains de ces produits contiendraient des bactéries très dangereuses, des pesticides, des métaux lourds,...», a-t-il mis en garde en se basant sur une étude faite par un professeur - chercheur de Constantine, spécialisé dans les plantes médicinales. «Dans d'autres, les plantes utilisées sont elles-mêmes déjà très toxiques», a-t-il soutenu. «Ces médicaments à base de plantes médicinales et les suppléments alimentaires, toujours plus à la mode, peuvent aussi provoquer des dommages au niveau du foie», ajoute Abdelouahed Kerrar non sans préciser qu'ils peuvent aussi être à l'origine d'interaction médicamenteuse. «L'interaction médicamenteuse est à l'origine de problèmes de santé. Certaines substances végétales ne doivent en effet jamais être prises en même temps qu'un médicament classique», informe-t-il en regrettant l'absence de réglementation pour ce genre de produits. «Ils échappent à tout contrôle sanitaire et arrivent directement dans les officines et autres commerçants qui les vendent», déplore le président de l'Unop. «Nous ne sommes pas contre la médecine par les plantes, mais il faut que cela soit encadré», a-t-il martelé en réclamant une réglementation stricte comme cela est le cas avec les médicaments classiques. «Un médicament doit être enregistré par les autorités du pays qui délivrent une autorisation après étude. Cette autorisation est délivrée en contrepartie d'une disponibilité, d'une assurance de qualité pharmacologique et de retrait en cas de problème. Ce qu'on appelle la responsabilité pharmaceutique», a-t-il insisté lors de ce forum animé par le célèbre journaliste Ahmed Lahri qui n'a pas hésité à relancer Abdelouahed Kerrar sur cette grave problématique. Il faut dire que cette problématique doit être prise véritablement au sérieux. Il n'y a pas de traçabilité pour ces produits, on ne sait pas comment ils ont été stockés ni d'où ils proviennent. C'est un véritable probléme de santé publique dont l'ampleur n'est pas assez mesurée! Les herboristes ont la cote ces dernières années. C'est même devenu un phénomène de mode. Certains citoyens ne jurent que par eux, influencés certainement par les chaînes satellitaires arabes qui en ont fait leur business. Ils pullulent donc à travers le pays, faisant une rude concurrence aux pharmaciens. Même leurs enseignes n'ont rien à envier à celles de leurs «rivaux». On trouve même des centres géants «franchisés» par des «marques» internationales à l'instar du tristement célèbre théologien d'origine saoudienne, Mohamed Al Hashimi qui est aussi propriétaire de la chaîne télé Al Hakika. Dans ces jolies «pharmacies» aux bonnes odeurs très orientales, on trouve de tout. Des tisanes et autres produits dont l'efficacité pour des petits problèmes de santé, tels que les crises de côlon, n'est pas à démontrer. Ils sont naturels, ne présentant aucun danger pour la santé, bien au contraire. Mais cela, c'est le cours. Ces produits, qui servent plus de couverture pour les vraies «affaires», ne sont pas assez rentables. On trouve donc le côté jardin avec des «ovnis» qui sont là pour guérir diverses maladies, particulièrement les plus incurables. A l'exemple du cancer, sida, diabète, psoriasis, hypertension artérielle, infertilité, panne d'érection...Bref, toutes les maladies auxquelles la science n'a pas encore trouvé de remèdes, n'ont plus aucun secret pour nos «savons»...