Le 12ème «candidat». Avant-hier soir, des policiers en faction sur les Champs-Elysées ont été attaqués par un homme armé d'une Kalachnikov. Un policier a été tué et deux autres blessés. Cette attaque a eu un grand retentissement. D'abord, parce que cela a eu lieu dans la plus prestigieuse avenue de la France. Ensuite, parce qu'il s'agit de la capitale française. D'autre part, parce qu'elle a ciblé des policiers chargés de protéger les civils. Et enfin, parce que l'attaque a eu lieu 24 heures avant la clôture de la campagne électorale de l'élection présidentielle française qui aura lieu demain. C'est dire que l'attentat a été soigneusement préparé pour peser sur le destin de la France. En s'attaquant aux forces de sécurité chargées de la protection de la population dans un lieu hautement fréquenté par celle-ci, le terrorisme a voulu aggraver le sentiment d'insécurité chez les Français. En effet, pourquoi avoir choisi l'artère la plus fréquentée de France pour s'attaquer uniquement aux policiers qui la surveillaient? Ce qui se répercutera très certainement sur le taux de participation. Ce qui risque également de fausser tous les sondages qui ont été publiés. Sachant qu'ils ont été réalisés au cours d'une campagne électorale «expurgée» du thème de la sécurité. Que cherche réellement à obtenir le terrorisme en France? Au moment où les Français doivent choisir leur nouveau président? Il faudra remonter un peu plus avant pour y voir plus clair. La Ve République aura été marquée par le clivage Droite-Gauche. Représenté par le parti «Les Républicains» et le Parti socialiste. C'était l'alternance à la française. Or pour l'élection de 2017, ce clivage a pris un sérieux coup. De graves dissensions au sein de ces deux partis sont remontées à la surface après les primaires. Leurs candidats font face à de sérieuses difficultés. Deux formations politiques sorties de «nulle part», le mouvement «En Marche» et celui de «La France insoumise» ont créé la surprise. Leurs candidats, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon font partis des favoris de cette élection. Ce qui a brouillé le jeu politique. Le seul parti politique traditionnel qui se maintient dans la course est le Front national. Ce n'est cependant pas lui qui a faussé le jeu car il a peu de chance de sortir vainqueur au deuxième tour. Le problème se situe au premier tour. Sur les candidats susceptibles d'être au premier tour avec la candidate du FN? A savoir Macron, Mélenchon ou Fillon? L'un des ces trois qui sera présent au premier tour est quasiment assuré d'être le prochain président de la République de la France. Déjà on s'aperçoit que le candidat du parti socialiste n'apparaît pas dans les pronostics. Reste celui de la droite, du Parti Les Républicains, François Fillon. Gravement affaibli par des affaires de moralité surgies au début de la campagne, ses chances d'être au premier tour sont faibles. S'il perd le premier tour, son parti suivra le sort du Parti socialiste. Dans ce cas, le clivage «UM-PS», dans lequel l'alternance politique française était enfermée, sera définitivement enterré. Une nouvelle recomposition de la scène politique deviendra inévitable. La réponse est prévue pour demain soir. Le terrorisme a-t-il voulu, avec l'attaque des Champs-Elysées, modifier le scrutin en France? Comme cela a été le cas en Espagne en 2004?