Faible pluviométrie, baisse du niveau du barrage de Bouhamdène sont des facteurs de la faible irrigation des plantations de la tomate industrielle à Guelma. Une situation qui a contraint les acteurs versés dans ce secteur agroéconomique à, observer un mouvement de protestation, revendiquant une urgente prise en charge, afin de sauver la saison. Venus de plusieurs communes et localités de la wilaya de Guelma, Bouchegouf, Bouaâti, Belkheïr, Hammam Debagh et Boumahra entre autres, les centaines de producteurs de tomate industrielle se sont regroupés la semaine dernière, devant le siège de la wilaya de Guelma, pour demander une solution urgente au déficit d'eau qui se pose avec acuité dans cette wilaya, dont la principale vocation est la production de la tomate industrielle. Les producteurs de la tomate industrielle de cette wilaya affirment que leurs plantations n'ont pas été irriguées depuis plus de 20 jours. Insoutenable situation pour ces producteurs qui ne demandent qu'à sauver leurs récoltes d'une sécheresse certaine. Sur les raisons de ce manque d'eau, contacté par téléphone, Azouz D. producteur de tomate industrielle dans la commune de Belkhïr, nous confie que «le déficit en eau pour irriguer les récoltes est dû à la faible pluviométrie. Comme vous le savez, cette année le ciel n'a pas été généreux. Il n'a pas plu suffisamment pour que les terres s'irriguent»; notre interlocuteur a fait savoir que le niveau du barrage Bouhamdène enregistré durant la faible pluviométrie, n'a pas été suffisant pour maintenir un arrosage convenable des récoltes. Et d'ajouter «Mais oui, nous arrosions nos terres depuis le barrage Bouhamdène, dont le niveau a baissé de 15%». Cette baisse est selon le producteur à l'origine de cet arrêt du pompage qui assurait l'arrosage des récoltes de tomate industrielle de la wilaya de Guelma. Apparemment, la crainte de la baisse au-dessous de la moyenne, aurait contraint les autorités de la wilaya de Guelma à arrêter l'opération de pompage des eaux pour l'irrigation. Probablement la thèse passe par «sacrifier» une récolte que de priver une population d'eau, notamment en cette période de grandes chaleurs et de jeûne. «En 22 ans, c'est la première fois que la production de la tomate industrielle fait face à un déficit en eau. Rien que pour la commune de Blekheïr, nous sommes plus d'une dizaine d'agriculteurs, spécialisés dans la production de la tomate industrielle, qui risquons de perdre nos récoltes», dira notre interlocuteur. Situation dramatique aussi bien pour lui, que pour les centaines d'autres producteurs de cette filière agroéconomique et membres de l'Association de wilaya des producteurs de la tomate industrielle, estimant que la balle est dans le camp des autorités locales. S'ils veulent sauver la récolte de cette saison, ils doivent déployer les grands moyens. Les protestataires ont également souligné que la solution alternative de recourir aux eaux du barrage de Sedrata (Souk-Ahras) bute sur des problèmes de perturbation des approvisionnements. L'objectif de cette action vise, selon les producteurs, la sensibilisation des responsables locaux sur la gravité de la situation; faute d'eau d'irrigation, les plants risquent de mourir notamment en cette période cruciale de croissance dont les conséquences impacteront les filiales de la tomate industrielle. Ainsi l'ampleur de la «catastrophe» est telle que toute la filière tomate industrielle pourrait étre réduite à néant, obligeant des milliers de fellahs et d'ouvriers agricoles à s'en détourner pour s'essayer à d'autres cultures. Pour parer à cette situation, les services agricoles de la wilaya de Guelma ont indiqué que les eaux d'irrigation seront pompées dès les prochaines 24 heures, vers diverses zones de culture de tomate, assurant que les autorités de la wilaya et du secteur ne ménagent aucun effort pour garantir et assurer le succès de la saison agricole en cours. Pôle de culture de la tomate industrielle, Guelma a réservé cette saison 4000 hectares à cette spécialité avec un objectif de production de 3,217 millions de quintaux.