Les redresseurs sont de retour. Et ils n'ont pas l'intention d'aller avec le dos de la cuillère tant ils insistent sur leur détermination à tenir un congrès national, parallèle à celui souhaité par le président actuel du parti Abdallah Djaballah. Alors que la tension ne cesse de monter et le climat s'envenimant entre les deux ailes en conflit, ces derniers viennent de franchir un pas de plus vers l'aboutissement de leur démarche. Ils ont annoncé, hier, par le biais d'un communiqué, la tenue, le week-end dernier, de trois congrès de wilaya : à Bordj Bou Arréridj, à Béchar et à Mascara, qui ont, les trois confondus, drainé plus de 400 militants. La missive précise en outre que le choix des délégués devant participer au «congrès national» a été finalisé et que des amendements y ont été introduits. De fait, les opposants de Djaballah, entendent parachever, dans la semaine qui suit, l'ensemble des wilayas restantes en vue de se tenir prêts pour l'organisation de ce fameux congrès national. Et rien ne laisse dès lors présager une issue consensuelle entre les deux mouvements. D'autant que du côté, des «légalistes» l'on n'est pas près, ne serait-ce que pour des broutilles, de jeter du lest. Djaballah, le «charismatique» chef du parti tient bec et ongles à organiser son congrès à lui, avec pour mission «commando» de mettre hors-jeu ses adversaires - qu'il a au demeurant exclus en octobre de la direction du parti - et de là, à effacer cette tache noire qui a maculé le qamis de son parti depuis plusieurs mois. La justice, qui a mis le nez dans cette affaire depuis la plainte déposée par Boulahia et ses compagnons contre M.Djaballah, ne s'est jusqu'ici pas prononcée sur une éventuelle issue laissant par conséquent la crise traîner. Les deux branches campent ainsi sur leurs positions et chacun y va de sa propre interprétation sur l'issue de cette affaire qui a mis au pas l'image de cette formation politique qui, en si peu de temps, est arrivée se faire une place importante sur l'échiquier politique. Actuellement, l'on assiste à une agitation assez perceptible au sein de la mouvance islamiste au point même que les formations ayant soutenu haut et fort le président Bouteflika et qui font partie des «enfants gâtés» de celui-ci, déchantent à l'image du Mouvement de la société pour la paix (MSP) qui fait face, disons-le d'une manière plutôt théâtrale, à une fronde - au sujet de la désignation de Boudjerra Soltani comme ministre dans la nouvelle équipe d'Ouyahia - mais qui a fini toutefois par s'effilocher et mettre à nu la politique d'un parti dont ses responsables jettent de la poudre aux yeux.