La rencontre Ouyahia-Belkhadem-Soltani n'aura probablement pas lieu avant la semaine prochaine. Certes, l'Alliance présidentielle, regroupée autour de «la concrétisation du programme électoral du chef de l'Etat», pour lequel 84,99 % des électeurs votants ont dit oui, ne traverse pas de crise majeure. Il n'en demeure pas moins que «pas mal de mises au point se sont avérées nécessaires avant que cette instance n'entre dans l'arène afin de mener campagne en faveur de l'amnistie générale et de la réconciliation nationale», fer de lance du programme de Bouteflika. C'est ce que nous ont affirmé hier des sources proches du RND et du FLN. Celles-ci ajoutent que le sommet, censé être trimestriel, était programmé pour les vingt derniers jours de ce mois. Or, les nombreux engagements ministériels des trois leaders de cette Alliance, tous membres du gouvernement, ont fait que cette rencontre n'a pas pu se tenir. Boudjerra Soltani, président du MSP, dont le siège du parti va abriter la rencontre avant de prendre le témoin de la «direction tournante» pendant les trois mois à venir, avait lui aussi annoncé cette rencontre, au plus tard, pour le début de la semaine prochaine. Il semble, donc, que ces prévisions soient en train de se concrétiser. Les leaders de l'Alliance, ne l'oublions pas, font face à de nombreux tirs groupés de la part des autres formations politiques. Elle connaît également des tiraillements au sein de ses propres structures, comme il nous a été donné de le constater lors de la présentation du rapport de conjoncture du gouvernement devant la chambre basse du Parlement national. Des affrontements à fleurets mouchetés, qui ont dégénéré en un duel verbal très virulent ont en effet opposé d'une part les députés du MSP et du FLN, et de l'autre ceux du RND, qui ont soutenu jusqu'au bout leur secrétaire général et néanmoins chef du gouvernement. C'est pourquoi, nous explique-t-on encore, l'Alliance présidentielle a tout intérêt à tenir son sommet plus ou moins dans les délais impartis afin de ne pas prêter le flanc à de nouvelles critiques, mais aussi de ne pas «confirmer» les rumeurs faisant état de «désaccords profonds apparus entre les trois partis politiques composant cette structure». Selon les mêmes sources, Belkhadem, qui doit accompagner le président Bouteflika lors de son déplacement au Portugal, tiendra deux rencontres d'une importance capitale avec les cadres et les élus du FLN durant le week-end prochain. Cela sous-entend de facto que le sommet de l'Alliance ne saurait en aucune manière avoir lieu avant la semaine prochaine au moins. Nos sources, qui confirment la persistance de «quelques tensions», lesquelles seront dissipées dans les tout prochains jours, confirment également que ce sommet «sera celui de tous les enjeux». Il sera, en effet, question de mettre en place les mécanismes organiques et autres visant à finaliser les préparatifs pour la future campagne référendaire. Ce ne sera guère chose facile. Ce sera même une véritable gageure pour qui sait que les trois partis se revendiquent de l'amnistie et de la réconciliation et veulent tous en être les porte-étendards. Entre la saine émulation et les crocs-en-jambe il n'y qu'un pas dont le franchissement risque d'être pour le moins douloureux...