Tout porte à croire que l'on s'achemine vers un grand coup de balai au sein de l'Union locale d'Alger. Celle-ci, qui représente près du tiers des effectifs et de la puissance de la Centrale Ugta, fait l'objet d'une crise «fabriquée de toutes pièces», comme nous l'indiquent nos sources. Le retrait de confiance dont a été victime son secrétaire général, Azmedroub Arezki, «est illégal». Il s'agit carrément d'un faux, suivant les documents en notre possession. Une centaine de sections syndicales, mais aussi une vingtaine de commissions exécutives ont en effet signé un document dans lequel elles dénoncent «l'usurpation de leurs signatures», mais aussi les actions menées par «un quarteron de syndicalistes refusant de se soumettre au verdict des urnes». L'origine de ce conflit, dont le règlement est attendu pour les tout prochains jours, remonte à l'élection «illégale et anti-statutaire du syndicat du port d'Alger». L'assemblée générale avait eu lieu en dehors du lieu de travail, et en l'absence des représentants de l'employeur, ce qui donne le droit à celui-ci de ne pas reconnaître la nouvelle structure. Ce n'est pas tout. Pas moins de 120 candidats, représentant les marins, avaient été exclus des listes électorales, alors que les journaliers avaient été autorisés à voter en grand nombre ce qui n'a jamais été vu auparavant. Le grand tort du secrétaire général de cette union est d'avoir dénoncé ces dépassements, en refusant de cautionner organiquement de pareilles «dérives» qui portent gravement atteinte à la crédibilité de la Centrale. Celle-ci aurait, de ce fait, décidé de prendre le taureau par les cornes en prenant fait et cause pour la majorité qui vient de se prononcer, mais aussi en prévoyant de tenir de nouvelles élections au niveau du port d'Alger avant que les choses n'aillent trop loin et que l'Ugta ne perde un de ses principaux bastions au profit des syndicats autonomes, de plus en plus offensifs en Algérie. Nous y reviendrons.