Moscou ouvre une porte et Kiev demande un portail Kiev demande de longue date l'envoi de forces de maintien de la paix, mais souhaite leur déploiement dans toute la zone de conflit. Pour Vladimir Poutine cependant, ces forces doivent être déployées seulement pour «assurer la sécurité» et «sur les lignes de démarcation». Le président russe Vladimir Poutine s'est dit favorable hier au déploiement de forces de maintien de la paix pour protéger les observateurs de l'Osce dans l'Est de l'Ukraine, en proie à un conflit entre forces ukrainiennes et séparatistes prorusses. «Je trouve tout à fait appropriée la présence de forces de maintien de la paix, ou plutôt de personnes assurant la sécurité de la mission de l'Osce, et je n'y vois rien de mauvais», a indiqué M. Poutine, lors d'une conférence de presse à Xiamen, en Chine, à l'issue du sommet des Brics. «Au contraire, je pense que cela serait bénéfique au règlement du problème dans le sud-est de l'Ukraine», a-t-il souligné, demandant à son ministère des Affaires étrangères de déposer une résolution en ce sens à l'ONU. Kiev demande de longue date l'envoi de forces de maintien de la paix mais souhaite leur déploiement dans toute la zone de conflit. Pour Vladimir Poutine cependant, ces forces doivent être déployées uniquement pour «assurer la sécurité» et «sur les lignes de démarcation» entre les rebelles et les forces régulières. Quelque 600 observateurs de l'Osce sont chargés de contrôler le respect des accords de paix. Fin avril, un collaborateur de l'Osce, un Américain, avait été tué dans l'explosion d'une mine au passage d'une patrouille. Le conflit entre armée ukrainienne et rebelles - soutenus militairement selon Kiev et les Occidentaux par la Russie - aa fait plus de 10 000 morts en près de trois ans et demi. Des heurts se produisent régulièrement malgré la signature des accords de paix de Minsk en 2015 et de régulières annonces de trêves, que les deux parties s'accusent mutuellement de violer. Tout en se disant «prêt à travailler» sur cette idée, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a accusé le Kremlin de vouloir «détourner l'idée même et les objectifs de l'envoi d'une opération de maintien de la paix». Pour Kiev, toute opération internationale de ce type doit «prévoir le retrait de toutes les forces d'occupation» et «garantir un contrôle fiable de la frontière russo-ukrainienne pour éviter l'arrivée de soldats, armes, matériel et mercenaires russes». La Russie a toujours réfuté l'envoi de son armée sur le territoire ukrainien, indiquant simplement que des soldats ou combattants russes pouvaient se rendre sur place de leur propre initiative. Du côté des rebelles, le chef de la république autoproclamée par les séparatistes à Donetsk, Alexandre Zakhartchenko, s'est dit «prêt à discuter» d'un tel projet mais conditionné tout déploiement au respect par Kiev des accords de paix.Un autre responsable rebelle, Denis Pouchiline, a qualifié l'idée de «rationnelle». «Actuellement le conflit est entré dans une phase où même en période de trêve, des civils sont blessés et des soldats meurent, d'où l'idée de chercher d'autres solutions», a-t-il expliqué. L'Allemagne, garant des accords de Minsk, a accueilli favorablement la proposition de Vladimir Poutine. «Si cela constitue vraiment une chance (pour stabiliser la situation) nous devrions la saisir. Nous avons besoin de davantage et non pas de moins de politique de détente», a déclaré le chef de la diplomatie Sigmar Gabriel devant la Chambre des députés.