La ministre de l'Education Elle l'impute en grande partie à la qualité peu satisfaisante des formations des enseignants. Le taux de redoublement a atteint des proportions importantes. C'est la confession faite hier, par la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, lors de son intervention à la Radio nationale Chaîne 3. «Le taux de redoublement est anormalement élevé, particulièrement au niveau du collège», a-t-elle révélé. Cet «échec», elle l'impute en grande partie à la qualité peu satisfaisante des formations des enseignants, insistant sur le fait que la responsabilité n'appartient nullement à l'école algérienne. «Ce n'est pas l'échec de l'école, mais celui de la formation», dira-t-elle. Afin de pallier le nombre de redoublants qui est visiblement croissant, la première responsable du secteur a garanti que cette année verra le déploiement d'un véritable «plan Marshall». Selon elle, c'est ce qui assurera des enseignants de qualité pour une école de qualité. Donnant plus de détails sur les intentions de son département pour atteindre l'objectif escompté, la ministre a expliqué que «ce que nous allons faire, c'est faire face aux difficultés que rencontre l'élève». Ce qui, toujours d'après elle, n'est faisable que si l'enseignant est accompagné. Elle a ajouté à ce propos que des guides et des documents ont été élaborés à l'intention des enseignants. Cela leur permettra de «prendre en charge de manière spécifique et particulière, les difficultés de l'élève». En ce qui concerne la question de la surcharge des classes, que connaissent de nombreux établissements scolaires en Algérie, Nouria Benghabrit relativise, affirmant, chiffres à l'appui que le nombre des infrastructures touchées demeure négligeable. «Seulement 0,7% des établissements sont concernés», a-t-elle affirmé. Elle ajoutera encore que les wilayas de Sétif, Oran, Alger-Ouest et Boumerdès sont les plus confrontées à ce problème. Elle a indiqué que cela revient à différents facteurs tels que «le taux de natalité, le taux de redoublement ou encore la mobilité des citoyens». Partant de ce constat, la responsable affirme qu' «il faut immédiatement trouver des solutions de nature pédagogique». Elle a par ailleurs insisté sur l'ouverture d'internat au profit des élèves du cycle secondaire qui est l'une de ses «priorités». Soulignant en outre que cette année, pas moins de «102 établissements ont été réceptionnés, et que d'autres sont en cours de réalisation». Evoquant les multiples entraves que rencontre l'école aujourd'hui, Benghabrit a pointé du doigt la «surpolitisation et la surmédiatisation de certains aspects qui n'aident pas la société à y voir clair». Elle a par ailleurs énuméré les défis que se pose le ministère de l'Education nationale d'ici à l'horizon 2030 et qui sont entre autres; «l'ouverture sur les langues et la maîtrise des compétences». Elle poursuivra ainsi qu'un travail d'éclaircissement est en train de se faire actuellement. Un travail déjà entamé avec la publication du livre «L'école algérienne et les défis de la qualité». Ainsi qu'une synthèse des programmes du cycle primaire et moyen, fait-elle savoir. L'hôte de l'émission s'est également attardée sur les enseignants n'ayant toujours pas rejoint leurs postes de travail. Benghabrit tempère une nouvelle fois leur nombre, défendant qu'aujourd'hui «ils sont 0,7% à ne pas reprendre le travail». Elle a argué que ces lacunes n'incombent pas uniquement à ces enseignants, signalant que «d'autres infrastructures ne sont toujours pas réceptionnées». Elle citera en outre le transport scolaire qui n'a pas suivi ou encore la disponibilité par endroits de certains livres. Benghabrit a tenu à relever que la mise en oeuvre des directives de la tutelle sur le terrain n'est pas chose aisée. Et pour cause, elle implique «la touche humaine». Pour ce qui est des 53 établissements scolaires qui n'ont toujours pas ouvert leurs portes, la ministre a indiqué que cette situation a été engendrée par «l'opération de relogement qui n'a pas encore été finalisée et aux manifestations qui ont refusé d'envoyer leurs enfants à l'école après avoir constaté le mauvais entretien des établissements». Toutefois, Benghabrit a mis en avant l'effort fourni pour l'amélioration de l'école algérienne. Elle a rappelé en ce sens la gratuité du manuel scolaire et de la cantine pour plus de 3 millions d'élèves. Mais aussi la somme de 3 000 DA octroyée aux enfants nécessiteux qui sont au total de 2 millions 800 000 bénéficiaires. Par ailleurs, la ministre a assuré que les départs en retraite n'impacteraient pas la rentrée scolaire. «Tout a été fait sur ce terrain-là», a-t-elle avancé, soulignant qu'entre les deux concours sur les deux années, «104 000 nouveaux enseignants sont présents aux niveau des écoles de tout le pays.