Les citoyens du village Tifra ont tenu hier une réunion de leur comité afin d'examiner la situation dans laquelle se trouvent leurs deux écoles primaires. Après des débats, les représentants des 8 000 habitants que compte le village Tifra, situé sur le littoral, à Tigzirt, la décision de lancer un ultimatum d'une semaine aux services concernés afin de rétablir la situation dans ces deux établissements. Le comité de village exige en fait la libération des logements indûment occupés par des enseignants à la retraite depuis des années et pour certains, fermés. Le recrutement d'un cuisinier et d'agents, ainsi que des enseignants figurent également parmi les revendications des villageois. Ces derniers réclament même le désherbage de l'école de filles datant de 1935.En fait, les écoles primaires sont gérées par les communes. Quelques dossiers relatifs justement aux logements occupés par les enseignants actuellement en retraite sont un vrai casse-tête pour la tutelle. Des interférences signalées çà et là. Des maires interviennent d'une manière ou d'une autre. Toutefois, ce problème n'est pas le seul. Dans plusieurs villages de la wilaya, des écoles primaires ont dû être fermées et laissées à l'abandon. En cause, les classes n'ont pas pu accueillir le nombre requis d'élèves. Faute d'enfants, les écoles ferment. Jusqu'à cette année, l'on signale en tout et pour tout une trentaine. Dans certaines localités, ces écoles fermées ont subi un vandalisme sans commune mesure. Certaines abritent même des animaux et font office de tavernes durant la nuit. Il y a quelques années, certaines voix se sont élevées afin de faire changer de vocation à ces écoles. Ils proposaient d'en faire des foyers de jeunes ou autres. Mais autant parler à un mur. Par ailleurs, dans beaucoup de communes, les élèves vivent un autre problème dont on ne parle que rarement ces dernières années. Le transport scolaire est nécessaire pour la moitié des enfants qui habitent les campagnes. Aujourd'hui, les bus scolaires ont disparu, cédant la place aux fourgons privés. Les chérubins doivent débourser chaque matin 20 dinars et 20 autres le soir pour aller et venir. Enfin, pour revenir à l'antique village de Tifra, notons que les écoles existent depuis le XIXe siècle. Ces écoles font partie du patrimoine de la région qui sait garder jalousement ses trésors. Ces écoles ont été le point de départ de la scolarité d'un grand nombre de grandes personnalités scientifiques et littéraires. Les écoles en question ont formé des écrivains, des journalistes, des scientifiques et bien d'autres sommités. L'ancien village de Tifra porte aujourd'hui les vestiges d'un passé tumultueux fait de périodes de guerre et de périodes de paix. Ce village, qui fait face à la mer a toujours été à l'avant-garde des luttes contre les envahisseurs qui arrivaient généralement de la mer. Le village Tifra a toujours été le premier à souffrir de ces invasions.