Ce que l'on redoutait le plus à Djanet depuis la tragédie survenue il y a plus d'une semaine lors de l'écoulement de l'oued de la ville, est bel et bien arrivé. Une centaine de personnes sinistrées sont sorties hier au niveau d'El Djazira, l'un des quartiers les plus touchés par le drame, pour protester contre le laxisme et le laisser-aller des autorités locales pour ce qui est de la prise en charge de leur situation. Car depuis la catastrophe, les quelques 80 familles sinistrées, dont une grande partie ont vu leurs habitations partiellement détruites, sont logées à titre provisoire, soit chez leurs proches soit chez leurs voisins du haut de la montagne. Une situation qui finit donc par exploser d'autant plus que ces derniers ont réclamé un traitement similaire aux sinistrés du séisme de Boumerdès ; tous ont appelé les pouvoirs locaux, APC -daïra et wilaya- à les reloger dans les plus brefs délais sous peine de continuer la protesta avec pour principale revendication une entrevue avec le wali. Ce dernier, au lendemain des intempéries, s'est déplacé sur les lieux et avait promis leur relogement rapide. Mais rien ne fut et la patience des «Djanetiens» n'a pas supporté une telle situation. Les manifestants ont dressé sur la route nationale menant au chef-lieu de la commune, leurs biens ménagers détruits par les eaux de l'oued pour réclamer aussi le remboursement de leurs possessions, comme stipulé par le wali d'Iliizi en personne. Le chef de la daïra de Djanet, selon des sources, s'est déplacé sur les lieux pour tenter de calmer les esprits et de trouver par conséquent, une issue favorable à cette crise que tout le monde dans la capitale de N'azdjer craignait. Car depuis quelques jours, la grogne contre les autorités locales a pris peu à peu de l'ampleur. Depuis que l'on a constaté et reconnu que le drame aurait pu être moins conséquent si le projet de la digue entamé il y a quelques années avait été parachevé. Car jusqu'ici, une seule partie de la digue fut construite et la démarche avait été interrompue. Pourquoi? «Il n'y avait plus d'argent dans les caisses» répond le chef de daïra de Djanet. Une réponse qui ne pouvait convaincre l'opinion locale.