C'est au ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, qu'est revenu le soin de lire le message du président de la République devant les parlementaires arabes hier à l'occasion de la tenue de la 46e session ordinaire qui s'est déroulée au Palais des nations. Le message de Bouteflika est largement inspiré de son programme de réformes et notamment du projet de réconciliation nationale, fer de lance et ossature de sa politique. Le président est revenu dans sa missive sur la question du terrorisme et ses effets ravageurs qui ont mis à sang et à feu l'Algérie durant la décennie écoulée. «Le terrorisme dont a souffert l'Algérie, a-t-il dit, est une épreuve difficile». Il a expliqué que la réconciliation nationale reste la seule option susceptible de sortir le pays du tunnel. «La réconciliation nationale, a-t-il déclaré, pour laquelle le peuple sera bientôt convié aux urnes par référendum, devra nous aider à tourner la page sur la douleur, la tristesse et le désespoir.» Le président ne s'arrêtera pas outre mesure, il prône la réconciliation globale entre pays et peuples arabes. Une invite qui de toute vraisemblance trouve un écho favorable auprès des parlementaires arabes. Pour preuve le discours dithyrambique du président de l'Union parlementaire arabe (UPA), président de la chambre des députés libanaise, M.Nabih Berri envers le président algérien. Le parlementaire libanais a appelé les Etats arabes à s'inspirer de l'expérience initiée par le Bouteflika, pour «rétablir la paix, la sécurité et la stabilité en Algérie, à travers un processus législatif de concorde civile et un important programme de renforcement des fondements de l'Etat par la réforme de ses structures». Il a qualifié l'expérience algérienne en matière de restauration de la paix et de la stabilité de modèle à méditer dans le processus de refonte du système national arabe. Le président s'est longuement appesanti sur la réforme de la Ligue arabe, de son parlement afin «d'instaurer un système démocratique et une société arabe libre et prospère». Pour ce faire, il a estimé qu'il faut conjuguer les efforts en misant sur l'élément humain. «La réconciliation arabe passe par le dialogue, la justice et l'égalité ainsi que la consécration des valeurs de bonne gouvernance dans le monde arabe», a soutenu le président. Il a exhorté les parlementaires à ne pas se résigner à faire des propositions qui n'aboutissent jamais mais de sortir avec des résolutions et recommandations à même de régler les problèmes pendants. Concernant les conflits qui minent le monde arabe, le président a été catégorique s'agissant de la question palestinienne estimant que la paix au Proche-Orient est tributaire du retrait d'Israël entièrement et sans conditions des Territoires occupés, le retour des réfugiés, la libération des détenus palestiniens des prisons israéliennes et à la destruction du mur de séparation. De même que la libération du Golan en Syrie. Il a dénoncé les pressions que subissent le Liban et la Syrie. Il a également évoqué la crise que vit le Soudan : «Nous refusons l'ingérence d'étrangers dans les affaires internes de ce pays frère.»