L'architecte de la Révolution Abane Ramdane une des principales figures de la Révolution (1954-1962) a su unir les différents courants politiques derrière le Front de Libération nationale pour lutter contre le colonialisme français. Intervenant lors d'une rencontre abritée par le musée régional du moudjahid et organisée à l'occasion de la commémoration du 60ème anniversaire de la disparition de Abane Ramdane, Amar Driss a souligné que celui qu'on surnomme «l'architecte de la Révolution» a lutté contre la division et oeuvré pour l'unification des rangs des Algériens, autour d'un objectif commun et suprême qui est l'Indépendance nationale. Cette union des différents courants politiques et du peuple algérien au sein du FLN a donné toute sa force à la Révolution qui aboutira sept ans plus tard à la libération de l'Algérie du joug colonial, a-t-il insisté. Présent à cette commémoration, le moudjahid Idir Smaïl a rappelé le rôle principal de Abane Ramdane dans l'organisation du Congrès de la Soummam (20 août 1956) où il a participé à la création des institutions de la Révolution algérienne. «C'était un homme exceptionnel, en ce sens qu'il était, à la fois, un intellectuel et un homme d'action qui avait une haute conscience de ce que doit être la Révolution», a-t-il précisé. Les participants à la rencontre-hommage ont souhaité la multiplication de telles rencontres autour de cet enfant du village Azzouza (Larbâa n'Ath Irathen, Tizi Ouzou) et sur d'autres figures qui ont marqué la Guerre de Libération nationale à travers tout le territoire du pays afin d'inculquer leurs valeurs aux jeunes. L'université a été également invitée à apporter sa contribution par des travaux de recherches sur ces personnalités et leur apport à la Révolution. Soixante-ans après sa disparition, le combat et le parcours de Abane Ramdane font toujours l'objet de discussions et de débats. Il y a quelques jours, l'association Mechaâl Echahid et le journal El Moudjahid ont organisé un forum à sa mémoire. La rencontre a été une occasion pour les présents de se remémorer la grandeur de cet homme. En présence d'une assistance nombreuse composée des proches de Abane, des moudjahidine et des étudiants, le chercheur en histoire Sadek Bekkouche, le compagnon d'armes de Abane Ramdane, Tahar Gaïd et le moudjahid Lakhdar Bouregaâ, sont revenus tour à tour sur bien des aspects de la vie de l'enfant prodige de Azzouza. Abane Ramdane, à la fois dans le parti du PPA, l'OS et la révolution. Passant en revue rapidement sa biographie, le conférencier s'est arrêté pour parler de l'engagement précoce de Abane. Il a rejoint dès l'année 1943 le Parti du peuple algérien (PPA) et milité en son sein. Au lendemain de la création de l'Organisation secrète (l'OS), et s'est vu arrêter en 1950 et a été condamné à 5 ans de prison ferme en France. Pour dénoncer son incarcération, Abane Ramdane n'a pas cessé d'observer des grèves de la faim. Pour oublier sa peine, il s'est mis à lire tous les ouvrages que contenait la bibliothèque de la prison. Il a lu, selon Sadek Bekkouche, quelque 3000 ouvrages. Sorti de prison en janvier 1955, Abane Ramdane a rejoint directement les rangs de la révolution. Pour Abane, la révolution a besoin de l'union de tous pour faire face à la France. Doué en communication, Abane Ramdane a pu convaincre dans un premier temps les militants du l'Udma, ensuite l'Association des ouléma musulmans. Il a contacté aussi, fera savoir le conférencier, Messali El Hadj et Ferhat Abbas. Outre l'obsession de fédérer les rangs des Algériens, Abane avait une autre obsession, à savoir de créer des institutions pour la Révolution algérienne. La révolution doit être aussi celle des institutions, répétait Abane, souligne l'historien.