Trump a encore été plus fort que ce que l'on pouvait attendre de lui en matière d'avilissement et de mépris des autres par l'injure inqualifiable faite aux 1,2 milliard d'Africains et aux Haïtiens. Cette nouvelle outrecuidance, loin d'être un dérapage [comme le jugent les médias occidentaux] du «génie très stable» - c'est le président des Etats-Unis lui-même qui, sans façon, se désigne ainsi - dit bien ce qu'il pense et pense ce qu'il dit. Mais cette autre inconvenance du président des Etats-Unis, est celle de trop, elle atteste du niveau de l'homme qui dirige 325 millions d'Etats-Uniens. Il faut dire aussi que ce sont ces citoyens états-uniens qui l'ont choisi quoique connaissant les sautes d'humeur de l'homme capable des pires incongruités. Il vient encore de le prouver, toute honte bue, devant un parterre de hautes personnalités américaines - sénateurs, représentants, hauts fonctionnaires - du pouvoir exécutif et législatif états-unien. Cette apostrophe de Donald Trump envers Haïti et l'Afrique, loin d'être une bourde, une de plus, une de trop, si c'en est, interpelle avant tout les citoyens des Etats-Unis dont l'honneur est bafoué par un président qui a perdu le sens du raison garder. Et il n'est pas ici question de lignes rouges diplomatiques et/ou protocolaires, qu'un chef d'Etat, quelle que soit sa stature, se doit d'observer. Jeudi, démocrates et républicains, honteux des propos tenus par leur président, se retrouvant sur la même ligne, ont réprouvé une sortie qui ne fait pas honneur aux Etats-Unis d'Amérique. En fait, seuls les racistes de tout bord étaient satisfaits de constater que «leur» président allait dans le même sens que leurs desiderata. En fait, un an après son arrivée à la tête de la première puissance mondiale, Donald Trump est devenu le cauchemar des «Américains» et de leurs alliés occidentaux, si l'on excipe du fait que les autres peuples du monde n'attendaient pas grand chose d'un homme qui, d'emblée, a joué la carte de l'exclusion. Chacun est désormais en droit de se poser la question: jusqu'où Trump ira-t-il, quelle(s) limite(s) fixe-t-il à ses fantasmes qui réduisent le monde à un jeu de quilles que lui, Trump, fait bouger à sa guise? Jusqu'où ce jeu malsain du président des Etats-Unis va-t-il durer? Jusqu'où ses partenaires occidentaux vont-ils accepter ses foucades? En effet, tel un éléphant dans un magasin de porcelaine, Trump écrase tout sur son passage. Si un temps cela avait pu faire sourire [des sourires rentrés certes], cela fait désormais désordre, et même ceux qui lui avaient accordé le bénéfice du doute, commencent à douter de son équilibre psychique. Seul un psychopathe est capable de prononcer le mot «shithole» (terme anglais pour «pays de merde») en réunion officielle au Bureau ovale à la Maison-Blanche, à l'encontre de Haïti et des pays africains. Non seulement Trump injurie des centaines de millions d'être humains, mais il n'a pas ce courage d'assumer ses dérives et leurs conséquences. Ainsi, sans se rétracter, Trump a affirmé: «Le langage que j'ai utilisé lors de la réunion était dur, mais ce ne sont pas les mots utilisés.» Or, plusieurs médias états-uniens assurent que c'est bien le mot qu'il a utilisé, confortés par le témoignage du sénateur démocrate Dick Durbin, qui assista à la réunion, attestant que le président avait bien utilisé «plusieurs fois» l'expression injurieuse. Trump y ajoute en plus le mensonge! La Maison-Blanche n'avait ni contesté ni démenti, se bornant à souligner que M. Trump se battrait «toujours pour le peuple américain». Certes, mais à quel prix, celui de réduire des peuples à de la «chiotte», oubliant que lui-même est fils de réfugié? En 12 mois de présidence, Donald Trump, aura jalonné son chemin de décisions arbitraires, voire nocives pour la sécurité et le bien-être du monde. Il l'illustra avec éclat en décidant de reconnaître El Qods «capitale» d'Israël, prouvant de la sorte une ignorance crasse, de l'Histoire centenaire du contentieux israélo-palestinien, (re)mettant la région du Moyen-Orient sur une poudrière. N'en faisant qu'à sa tête, ne tenant aucun compte des autres, il lança ainsi, vendredi - alors que les vagues de sa fâcheuse sortie de jeudi contre l'Afrique ne s'étaient pas apaisées - un ultimatum aux Européens, les sommant de «réviser» l'accord sur le nucléaire iranien, s'ils ne veulent pas que les Etats-Unis s'en retirent. Déboussolé par son incroyable élection à la présidence des Etats-Unis, Trump se trouve face à un dilemme: comment prouver chaque jour qu'il existe, comme le montrent ses frasques quotidiennes sur Twitter. En effet, quatre ans, c'est long. Que va-t-il encore inventer pour qu'on parle de lui?