Cette mesure s'ajoute à celle intimant l'ordre aux opérateurs publics de déposer leur argent au niveau des banques. La nouvelle mesure concernant l'obligation de paiement par chèque pour tout montant égal ou supérieur à 50.000 DA sera probablement bien accueillie par les établissements bancaires. Ce nouveau système va contribuer en fait à la lutte contre l'économie informelle et contre le blanchiment d'argent. En adoptant cette procédure, le gouvernement compte mener à terme le processus de modernisation du système bancaire composé de 28 établissements (21 banques et 7 institutions financières). La décision vient en réaction toutefois aux dernières déclarations du Fonds monétaire international (FMI) qui a recommandé la poursuite de la réforme bancaire dont la privatisation des banques publiques, estimant que le renforcement du contrôle de la Banque d'Algérie sur la liquidité du système bancaire est plus que jamais souhaité. Soulignons que cette mesure vient appuyer notamment celle prise, l'année dernière, par le gouvernement. Le chef du gouvernement avait fait sortir la circulaire intimant l'ordre aux opérateurs publics de déposer leur argent au niveau des banques publiques. Il s'agit en fait d'une mesure utile pour éviter de revivre ce qui s'est passé avec El Khalifa Bank. Le ministre des Finances de l'époque, M.Abdelatif Benachenhou, avait soutenu que la circulaire du gouvernement devra être levée. Selon lui, on ne peut pas vivre avec deux marchés bancaires dans un même pays. «Je ne peux accepter qu'un chèque de la société privée réputée internationalement soit refusé par une banque publique. A ce moment-là, on casse le marché. Comment voulez-vous que les investisseurs étrangers viennent dans notre pays?», s'est-il interrogé. Par ailleurs, engagée depuis 1999, la réforme des banques et des établissements financiers, selon les experts du domaine, tarde à porter ses fruits, particulièrement en matière de privatisation qui est pourtant «un point focal» de la réforme financière. Ce n'est que récemment que ce processus, relancé l'année dernière, à l'ère de Benachenhou, a été remis sur les rails avec le dossier CPA (Crédit populaire d'Algérie). Donc, il a fallu six années pour que la privatisation démarre de manière effective, comme c'est le cas pour les entreprises publiques. Là aussi, le gouvernement a relancé l'opération à la faveur de nouvelles orientations et aussi à la lumière des critiques émanant des instances financières internationales à l'image du FMI. Ce dernier avait, pour rappel, dans un rapport rendu public en décembre 2004 émis des critiques sévères sur le système bancaire algérien en général et sur la privatisation des banques de manière particulière. Par contre, cette institution, dont une délégation s'est déplacée en septembre 2005 dans notre pays, a donné un autre avis sur la situation financière. Les conclusions de la mission du fonds ont fait ressortir que la stratégie de réformes engagée par les pouvoirs publics algériens est globale et cohérente. Le FMI considère que la privatisation en tant que choix stratégique dans la réforme du secteur bancaire conforte l'irréversibilité des réformes. Pour les banques actuellement non inscrites pour la privatisation, les actions de réformes visent essentiellement l'amélioration de leur gouvernance, leur gestion et leur structure financière.