Les fils de la Toussaint Le 1er Novembre était le point de non-retour d'une dynamique qui se voulait comme un processus de libération de tout un peuple d'un modèle obsolète, désuet et frappé d'ineptie et d'anachronisme historiques. Revisiter le 1er Novembre 1954 et sa symbolique avec ce qu'elle véhicule comme flamme étincelante et inauguratrice d'une ère nouvelle rompant mordicus avec l'ordre colonial finissant et agonisant, c'est faire preuve d'objectivité quant à l'apport historique de cette date qui ébranla l'empire colonial et ses succédanés. Les fils de la Toussaint, comme cela a été présenté par les historiens de l'époque, ont été bardés d'une seule arme, leur conviction inébranlable de changer le cours de la situation qui était caractérisée par la paupérisation éhontée de la majorité de ceux qui étaient estampillés du sceau réducteur et raciste de la France coloniale, à savoir «les indigènes». Ils étaient six à avoir décidé de couper le cordon ombilical avec la «fatalité» coloniale comme cela était répandu par un certain microcosme politique du Mouvement national à cette époque. Les six chefs historiques qui sont Mohamed Boudiaf, Krim Belkacem, Mustapha Benboulaid, Mourad Didouche, Rabah Bitat et Larbi Ben M'hidi, ont pu saisir l'instant «historique» pour en faire un moment de dépassement de l'ordre établi et celui de l'impasse qui frappait de plein fouet le Mouvement national et ses tiraillements et conflits qui le caractérisaient à cette époque. Le jour «fatidique» du 1er Novembre a été amplement réfléchi et pensé par des hommes qui n'en avaient cure de la «sophistique» entretenue par le PPA-Mtld qui a glissé dans le réformisme électoraliste et le zaïmisme qui étaient derrière la crise qui a provoqué là une espèce de divisions au sein du parti qui a fait du préalable de l'indépendance son objectif central. Les six chefs historiques qui coordonnaient, sous la bannière du Comité révolutionnaire de l'unité et de l'action (Crua), se sont réunis le 24 octobre 1954 dans la clandestinité la plus totale dans la maison du militant Mourad Boukechoura à la Pointe-Pescade (Raïs Hamidou actuellement). C'est cette ultime réunion qui a scellé le sort du pays qui croupissait sous la longue nuit coloniale. La rupture s'est opérée sur fond de dépassement de la crise du Mouvement national et de ses luttes intestines. Le 1er Novembre était le point de non-retour d'une dynamique qui se voulait comme un processus de libération de tout un peuple d'un modèle obsolète, désuet et frappé d'ineptie et d'anachronisme historiques. La kyrielle de révolutionnaires qui ont décidé de ce sursaut salvateur et libérateur ont eu le mérite de faire sortir le Mouvement national de sa léthargie La déclaration de 1er Novembre sonne comme un manifeste qui a ouvert la voie au peuple algérien vers un horizon fait de dignité et de souveraineté et l'aspiration de se doter d'un Etat et d'un emblème national au même titre que les autres pays fiers de leur indépendance et de leur souveraineté. Le combat libérateur qui a commencé avec cette pléiade de révolutionnaires et de chefs historiques s'est consolidé par la mise en place du directoire et d'une plate-forme programmatique de cette révolution pour la libération du pays du joug colonial et le préparer pour assumer un autre combat qui n'est pas des moindres, à savoir la création d'une République démocratique et sociale éprise des valeurs de la liberté et de la justice sociale. Les Etats-Unis remettent deux documents aux Archives nationales L'ambassadeur américain en Algérie, John Desrocher, a remis, hier, aux Archives nationales deux documents portant sur la position des Etats-Unis d'Amérique par rapport au déclenchement de la Guerre de Libération nationale (1954-1962). Le premier document consiste en le discours prononcé, le 2 juillet 1957, par le sénateur John F. Kennedy devant les membres du Congrès américain dans lequel il avait plaidé en faveur de l'indépendance de l'Algérie, alors que le second est un message de félicitations adressé en 1962 par le même Kennedy, devenu président des USA.