L'Office national des publications scolaires a édité cette année 42 millions de livres. Le ministre de l'Education nationale a saisi l'occasion de la tenue, hier, de la réunion ordinaire de la commission nationale des programmes à l'Institut national de la recherche en éducation, afin de donner des instructions aux responsables de son secteur pour que le manuel scolaire soit disponible dans tous les établissements avant le 5 juillet 2006. Il a ainsi incité les membres de la CNP à accélérer la cadence de travail afin que ces manuels soient disponibles à la date voulue « quitte à vous décharger de toutes les obligations que vous assurez en parallèle », indique-il, tout en ajoutant que le budget alloué à cette commission sera augmenté et que son statut sera révisé. Le ministre a, par ailleurs, insisté sur le caractère obligatoire du manuel scolaire, qui sera non seulement disponible mais aussi à la portée de tout le monde. Le ministre se dit conscient de la réalité qui fait que certains parents n'arrivent pas à acheter ces ouvrages, faute de moyens. Le ministre estime qu'il n'y a pas de pénurie en matière de manuels du fait que l'Office national des publications scolaires a édité cette année 42 millions de livres et que ce chiffre est appelé à augmenter les années prochaines pour atteindre les 65 millions d'ouvrages. Le problème, explique-t-il, se situe au niveau du privé qui n'a pas assumé ses responsabilités et a failli à sa mission d'éditeur avec seulement 2% de la totalité des manuels. Ceci dit, enchaîne le ministre, le privé reste le bienvenu pour donner son coup de main, mais il doit toutefois assurer ses responsabilités. S'adressant à la commission, M.Benbouzid relève l'importance du travail dont elle a été chargée. «Votre travail est fondamental et essentiel pour le pays car l'éducation est un investissement productif de première catégorie», déclare le premier responsable du secteur. L'investissement, affirme le ministre, est dans le facteur humain. Cette rencontre a été marquée également par l'intervention du directeur de l'Onps, M.Lagha. Ce dernier a insisté sur la disponibilité des manuels. Il est allé même à dire que son institution est en train de restituer les manuels invendus. «Nous avons distribué à hauteur de 102 à 104% au niveau national», explique M.Lagha et d'ajouter que «le manque exprimé est au niveau des titres édités par le privé». Ce responsable souligne, par ailleurs, que toutes les écoles privées ont été dotées de manuels. M.Lagha attire l'attention quant au retard enregistré au niveau de l'élaboration des programmes ce qui aura des répercussions sur le processus de production et de l'édition des manuels en temps voulu.Il faut noter qu'à la rentrée prochaine on comptabilisera 51 nouveaux manuels. L'intervention du président de la CNP était axée sur la nécessité de réviser le statut de cette commission et ce, à travers un décret présidentiel, ce qui a été accepté par le ministre lequel a donné carte blanche à cette commission afin qu'elle active dans de bonnes conditions. Pour ce qui est de l'allocution du directeur de l'Inre, elle a tourné autour de la méthode d'homologation des manuels. Cette procédure, relève l'intervenant, a besoin d'une révision notamment en matière d'évaluation. «Nous avons besoin d'une révision de la procédure d'homologation, nous devons faire appel à des auteurs, nous manquons d'un feedback au niveau du terrain, nous devons élaborer un guide d'évaluation de ces ouvrages et enfin nous devons également homologuer le guide de l'enseignant», propose cet expert. En lui emboîtant le pas le ministre a insisté sur l'importance de corriger les erreurs relevées dans les manuels en expliquant que l'erreur est humaine mais elle doit être corrigée une fois «localisée».